Les contribuables canadiens ont financé, malgré eux et à hauteur de 280 000$, la diffusion des semences transgéniques de Monsanto. Malgré les objections de quelques responsables, dont l’Ambassadeur du Canada en Chine, l’Agence Canadienne du Développement Internationale (the Canadian International Development Agency) a soutenu un projet dont le but est d’encourager les agriculteurs chinois à cultiver du coton et du maïs Bt de Monsanto. Ann Clark, obtenteur à l’Université de Guelph, et le généticien David Suzuki se sont dits scandalisés par une telle attitude du gouvernement.
Monsanto a déclaré que 2001 est la dernière saison où il vendra, aux Etats-Unis et au Canada, des semences de pomme de terre transgéniques. Mise au point il y a 6 ans, la NewLeaf Potatoe produit son propre pesticide contre le scarabée du Colorado et n’a jamais dépassé les 5% des ventes de semences du secteur. Deux raisons à cela : d’une part de plus en plus d’entreprises (comme Mac Donald) et de supermarchés refusent les OGM et d’autre part, il existe une réelle surproduction de pommes de terre. Dans ces conditions, acheter à un prix supérieur un produit qu’on aura du mal à vendre n’intéresse pas. Dans son communiqué, Monsanto précise qu’il espère un jour y revenir...
L’association ukrainienne des consommateurs et Monsanto ont conclu un « code de conduite » que l’entreprise s’engage à respecter dans ses activités en Ukraine : vente de RoundUp et expérimentation en champs d’OGM (pomme de terre, maïs et colza). D’après ce code, Monsanto ne doit pas « abuser de la confiance du consommateur en raison de son manque de connaissance ou d’expérience ». Monsanto a aussi « promis » que tous ses produits seront « appropriés, sains et fiables ». Actuellement, aucune plante OGM n’est autorisée à la commercialisation et aucune loi sur les OGM n’est encore établie. L’Ukraine cultive cependant près de 100 000 hectares de cultures transgéniques. La dernière mouture d’une loi sur les OGM a été refusée dernièrement (cf.Inf’OGM 17).
Les agriculteurs américains aimeraient bien répondre à la demande européenne et asiatique en soja non transgénique, mais des tests sur des variétés officiellement non-OGM ont montré la présence de gènes étrangers. En effet, étant donné que de plus en plus d’agriculteurs utilisent du soja RoundUp Ready, la contamination, elle aussi, augmente. Selon le rapport 2000 de l’American Soybean Association, les cultures de soja du Nebraska étaient à 72% transgéniques, du Dakota du Sud à 68%, du Minnesota à 46% et du Dakota du Nord à 22%. Un agriculteur du Dakota du Nord a planté du soja pour le marché japonais. A la vente, un test a révélé la présence à 1,37 % de matériel transgénique. L’agriculteur conclut ainsi : « Nous avons tout simplement perdu 6000$ à cause de la décision du voisin de planter des OGM... »
Dans un document publié par l’Université de Purdue (Indiana), intitulé "GMO Issues Facing Indiana Farmers in 2001”, on apprend que non seulement les OGM offrent peu d’avantages économiques aux agriculteurs de l’Indiana mais qu’il est aussi devenu très difficile d’acheter des semences de soja non transgéniques. De plus, celles-ci peuvent être contaminées par des OGM.
Début mars, Kellogg’s a déclaré qu’il allait retirer ses “corn dogs” contaminés par du Starlink. Aventis a reconnu que 11 millions de tonnes de la récolte de maïs de 1999 avaient été contaminées par du StarLink. L’Etat du Dakota du Sud a demandé aux agriculteurs qui avaient cultivé du maïs StarLink, en 2000, de veiller à nettoyer scrupuleusement leur parcelle et les équipements agricoles, afin que l’incident ne se perpétue pas.
Le collège de Vayrac (Lot) s’est engagé depuis un an à ne plus utiliser d’OGM. Près de 380 repas sont servis tous les jours, le reste est livré aux écoles primaires et maternelles de Vayrac, Cavagnac et Les Quatre-Routes. Depuis cette décision, la gestionnaire a détaillé chaque fiche technique des aliments utilisés en cuisine, elle a remonté la filière pour obtenir toutes les garanties. Le plus dur concerne les additifs ou éléments de liaison et la moindre mention douteuse entraîne coups de fil et fax aux fournisseurs, avec obligation de présenter un certificat de non utilisation d’OGM.
Après la Bourgogne et le Bordelais, des producteurs de vins du Val de Loire se sont posés la question de l’intérêt et des dangers que représentait le génie génétique pour la production de vins d’Appellation d’Origine Contrôlée. Les producteurs affirment, après avoir écouté J.P. Berlan et G. E . Séralini, qu’ "il
est de la plus haute importance que l’avenir de notre métier ne s’élabore pas sous la seule influence et les seuls intérêts des scientifiques, des industriels et des technocrates ". Ils ont d’ores et déjà pris conscience que si aucun OGM vigne et vin n’a obtenu d’autorisation de mise sur le marché en Europe, en revanche les expérimentations en laboratoire ou parfois en champs sont très avancées. Que ce soit la perte de la typicité des vins, le problèmes de la dissémination, de l’irréversibilité, .... tout ceci les incitent à demander un moratoire de dix ans minimum avant la mise sur le marché d’OGM concernant la vigne et le vin, que le génie génétique ne soit pas la seule priorité de la recherche publique, que la recherche privée et publique assure une transparence totale et une meilleure information. Ils souhaitent aussi que les autres régions viticoles françaises mènent chacune une démarche semblable, pour “ensemble, orienter l’avenir de la viticulture”.