Sept ans après les premières cultures de soja transgénique, plusieurs scientifiques argentins commencent à dénoncer les impacts négatifs sur l’environnement suite aux préjudices sur la vie bactérienne du sol et le fort développement de mauvaises herbes résistantes aux herbicides. Après une période d’euphorie autour du soja fourni par Monsanto, une étude publiée dans la revue New Scientist1 montre que les agriculteurs sont aujourd’hui obligés d’employer deux fois plus d’herbicides que dans les systèmes conventionnels. De plus, la contamination par des graines “perdues” est inquiétante pour les scientifiques puisque la plante pousse spontanément à de mauvaises époques et là où elle n’est pas souhaitée, imposant aux agriculteurs d’utiliser des herbicides plus puissants et toxiques que le glyphosate, entraînant une perte de récolte et des atteintes au bétail, le rendant impropre à la consommation. Enfin, l’étude établit une possibilité de lien entre les cultures et des maladies développées dans des familles habitant à proximité : rougeurs, yeux irrités, des nouveaux nés ayant des malformations... La situation en Argentine s’est bâtie autour d’une expansion non contrôlée des agriculteurs souhaitant cultiver du soja transgénique, les amenant à exproprier 150 000 agriculteurs de leurs terres, faisant chuter la production de lait, riz, maïs, pommes de terre et lentilles. De son côté, l’entreprise considère la récolte comme victime de son propre succès, et recommande de cultiver le soja en rotation avec du maïs ou une autre culture pour laisser à la terre et à l’environnement le temps de récupérer. C. Merritt, responsable du département de biotechnologie de Monsanto s’est déclaré “choqué par le fait que New Scientist publie une telle étude, dont les deux auteurs sont des anti-OGM notoires, et qui ignore de nombreux résultats scientifiques prouvant le contraire de leurs résultats”. C. Merritt a ajouté que “si les problèmes avancés sont réels, pourquoi le Round Up est-il toujours utilisé par des millions d’agriculteurs, après trente ans d’existence ?” 2.
Le premier sondage sur les OGM, effectué auprès de 600 personnes par “Recherche Internationale”, à la demande de Greenpeace Chine, montre que 87% des sondés réclament l’étiquetage des produits contenant ou dérivés d’OGM. 40% affirment qu’ils achèteraient préférentiellement des produits sans OGM si le choix leur était donné ; enfin 55% affirment qu’ils n’achèteront pas de produits OGM pour leurs enfants. Pour Greenpeace Chine, ces résultats s’expliquent par l’impact qu’a eu la mise en place de la législation européenne sur le débat en Chine, d’autant que la Chine est devenu le second importateur mondial de soja, après l’Union européenne.
Un gazon vert brillant, fin, uniforme et résistant aux herbicides vient de voir le jour. A l’instar de G. Ramos, spécialiste du Bureau de la gestion du territoire (BLM), de nombreuses personnes craignent que ce gazon transgénique pour parcours de golf, cultivé sur 160 hectares dans l’Oregon par l’entreprise Scotts, ne se dissémine dans la nature. L’agrostis non transgénique est généralement utilisé pour le golf. Mais des mauvaises herbes ralentissent et dévient les balles et l’utilisation de roundup reviendrait à détruire tout le gazon. Cet OGM est dans la dernière phase du processus de validation. Le département de l’Agriculture de l’Oregon et le département de la pêche et de la chasse de Californie ont tous deux appelé à la prudence.
Le ministre de l’Ecologie, Serge Lepeltier, a annoncé que la France élaborera une procédure pour assurer la coexistence entre cultures OGM et non-OGM si cette question n’était pas réglée au niveau européen avant la fin de l’année. Il s’est également déclaré favorable à la poursuite des essais en champs. Quant à la commercialisation des produits dérivés d’OGM, le ministre a estimé qu’il fallait décider au cas pour cas « en fonction de l’impact écologique et de leur intérêt ».
En 2003, un échantillon de semences importées sur cinq contient des OGM selon les analyses de la Direction générale de l’alimentation (DGAL). “Dans la totalité des cas, le taux de présence fortuite observé est inférieur à 0,3%”, précise l’organisme. Conduites sur 235 échantillons provenant de 12 pays différents, ces mêmes analyses montrent que la moitié des lots en provenance des États Unis (21 sur 47) et la totalité des lots en provenance de Turquie (4 sur 4) contiennent des OGM. La proportion est plus faible pour les lots en provenance du Chili (14 sur 77), d’Afrique du Sud (4 sur 15) et de Hongrie (4 sur 61). L’OGM principalement retrouvé est un maïs MON810 de Monsanto, détecté dans deux tiers des cas. La DGAL précise que deux lots contenaient des OGM non autorisés. L’un a été réexporté et l’autre, qui correspondait à des semences expérimentales, a fait l’objet d’une traçabilité complète. Mais quid des autres lots contaminés ?