Aux Etats-Unis, une étude publiée par le Ministère de l’Agriculture montre que les principaux pays importateurs de blé américain se tourneraient vers des pays ne cultivant aucun blé transgénique plutôt que d’acheter du blé américain, qu’il soit transgénique ou non. A la question de savoir si les pays pourraient continuer à acheter leur blé aux Etats-Unis, en cas de commercialisation de blé transgénique, seules les agences américaines du Pérou, Yémen, Sri Lanka et Pakistan ont répondu par l’affirmative ; 17, dont celles du Japon et de la Corée du Sud ont répondu négativement et 32 ont répondu qu’elles ne savaient pas.
Monsanto souhaitait commercialiser simultanément son blé transgénique aux Etats-Unis et au Canada. Or, l’opposition au Canada est tellement importante que Monsanto a annoncé qu’il renonçait à commercialiser le blé OGM dans ce pays. Ainsi, Monsanto est actuellement en discussion avec l’industrie américaine du blé pour envisager une commercialisation dans ce seul pays. Cependant, trois syndicats de la filière blé américaine craignent une perte totale du marché du blé par les Etats-Unis si le Canada cultive du blé non transgénique, les acheteurs préférant sûrement se fournir en non-OGM. Au Canada, le Bureau pour le Blé a défendu la position selon laquelle l’approbation de culture de blé transgénique provoquerait un arrêt des exportations canadiennes. En janvier déjà, Monsanto avait mis la filière américaine sous pression en menaçant de cesser ses activités de recherche dans le domaine de l’amélioration du blé si les syndicats américains ne les soutenaient pas dans leur demande d’autorisation. La réponse des syndicats est attendue pour mi juillet.
Le gouvernement angolais a signifié au Programme Alimentaire Mondial (PAM) son refus de 19 000 tonnes d’aide alimentaire de maïs (sauf si le maïs était fourni sous forme de farine), en provenance des Etats-Unis. Cette décision a été prise en mars 2004 par le Conseil des Ministres angolais qui souhaite éviter tout risque de contamination de l’agriculture angolaise par du maïs transgénique. Pour M. Sackett, responsable du PAM aux Nations unies, “il est plus cher de fournir une aide alimentaire sous forme de farine que sous forme de graines, cela prend quatre mois de plus à être acheminé et la durée de vie de l’aliment est plus courte”. Toujours d’après M. Sackett, “cette question des OGM est un problème supplémentaire pour la fourniture d’aide alimentaire à l’Angola, les Nations unies ayant déjà du mal à collecter la quantité de nourriture nécessaire”. Près de deux millions d’Angolais sont concernés par la famine qui sévit dans ce pays (1 et 2). Le Soudan connaît également une polémique sur l’aide alimentaire. R. Winter, représentant du gouvernement américain auprès du Comité Américain pour les Relations Internationales / sous comité pour l’Afrique, a expliqué la décision des Etats-Unis de ne pas livrer l’aide alimentaire promise à ce pays du fait de “l’insistance soudanaise, en mai 2003, à ce que la cargaison soit certifiée sans OGM, ce que les Etats-Unis n’ont pas pour habitude de faire. [...] Nous avons envoyé une équipe de scientifiques afin d’expliquer au gouvernement soudanais nos procédures d’évaluation . [...] En octobre 2003, le Soudan a décidé qu’en juillet 2004, toute aide alimentaire devrait être sans OGM. La politique du gouvernement américain est de continuer à envoyer ces cargaisons d’aide alimentaire jusqu’à ce que les douanes soudanaises les refusent” (3).
Bayer CropScience a annoncé sa décision de ne pas cultiver en Grande-Bretagne le maïs Chardon LL génétiquement modifié, tolérant à un herbicide. Bayer CropScience estime que les strictes conditions imposées par le gouvernement grèveraient la production de maïs transgénique pour trop longtemps, la rendant “économiquement non rentable”. La culture du Chardon LL qui avait été autorisée par Bruxelles en 1999 avait reçu le feu vert du gouvernement britannique le 9 mars dernier, sous strictes conditions. Le gouvernement a en revanche refusé d’autoriser les cultures de betterave et de colza transgéniques.