Guido Baltrani, expert de l’Institut Basler & Partner conclut l’étude sur l’impact économique
d’une éventuelle autorisation des OGM, commandé par le WWF : "Quels que soient les scénarios envisagés, les produits reviendraient généralement plus chers, tant pour les paysans que pour les consommateurs. De plus, les coûts augmenteraient pour la collectivité en matière de contrôle, d’administration et d’information". L’essentiel du surcoût
serait lié à la séparation des deux filières. Un autre aspect développé par ce rapport est l’augmentation
probable du coût des intrants pour les producteurs n’utilisant pas d’OGM. Pour Fernand Cuche,
secrétaire de l’Union des producteurs suisses, autoriser les OGM est une décision "totalitaire" qui
"condamnerait toutes les autres formes d’exploitation". Suite à cette parution, l’Association Suisse pour la recherche en Alimentation et la Fondation GenSuisse ont
publié, dans InterNutrition, un communiqué qui, citant une étude réalisée par l’Ecole Polytechnique
Fédérale de Zurich, affirme que "compte tenu de la libéralisation croissante du marché, les nouvelles variétés végétales sont à même d’améliorer la compétitivité". Pour eux,
"n’apportant aucun chiffre, l’étude du WWF semble dès lors n’être qu’un brûlot politique destiné à influencer les opinions à la veille du débat parlementaire sur le projet GenLex” (cf
Inf’OGM n°6).
Selon Esteban Alcalde, directeur du
département Semences de céréales de Novartis, les ventes de maïs Bt sont en légère progression (de 2 à
3%) par rapport à l’année dernière, ce qui représente une superficie entre 26 et 30 000 ha. L’Espagne a
autorisé le maïs Bt de Novartis (variété Maïs-Gard, Actor Bt) en mars 1998. Actuellement, environ 500 programmes sont en cours pour essayer de croiser
ce maïs Bt avec des variétés locales.
La firme Zeneca a annoncé qu’elle distribuerait,
gratuitement aux agriculteurs d’environ 80 pays en voie de développement, en lien avec Greenovation,
un riz transgénique enrichi en bêta-carotène. Ce riz a été créé par l’Ecole Polytechnique Fédérale de
Zurich. Cependant, Zeneca précise que ce riz ne sera pas consommable avant 2003. Ce riz reste
pourtant très controversé. Alors que l’IRRI s’apprête à réaliser des expérimentations en champs, Grain,
Biothai, Via Campesina et le KMP ont rédigé un communiqué commun pour demander que ce riz ne soit pas cultivé en Asie du Sud Est.
Les actionnaires de Quaker Oats, questionnés par le fond d’investissement éthique Harrington Investment, ont répondu à 95% qu’ils ne désiraient pas bannir les OGM. Les responsables du fond d’investissement ont donc décidé de « revoir [leurs] stratégies d’investissement dans cette société. ». De même, lors de leur Assemblée Générale, les actionnaires de Coca-Cola
(à 92%) ou de Kellogg’s (à 97%) ont choisi de ne pas refuser les OGM. Enfin, le Groupe « As You Sow » a interrogé les actionnaires de la chaîne de supermarchés américains Safeway qui, à 97%, se sont prononcés contre le retrait des OGM.
En Europe, l’entreprise agro-alimentaire Unilever utilisera désormais des ingrédients non transgéniques. Unilever se donne jusqu’en 2002 pour trouver de nouveaux fournisseurs. Actuellement, 60% des produits d’Unilever contiennent des OGM.
Meiji Seika Kaisha Ltd, le plus grand fabricant japonais de snack au maïs (corn snacks) a décidé de ne plus utiliser de maïs transgénique. La firme a été convaincue par la pression des consommateurs. Meiji Seika utilise environ 10 000 tonnes de gruau de maïs par an. La direction s’attend à une augmentation de 10 à 20% du coût de production.
José Hermeto Hoffmann, secrétaire d’Etat à l’agriculture de l’Etat du Rio Grande do Sul, est venu fin mai à la rencontre des organisations françaises pour trouver un soutien à son opposition aux OGM. "Nous voulons que notre Etat soit indemne d’OGM, mais le gouvernement ne fait pas son travail de surveillance aux frontières", a-t-il déclaré. En effet, la frontière avec l’Argentine se révèle très perméable vis-à-vis des OGM. Un programme d’aide à la mise en place d’une filière garantie sans OGM a démarré en collaboration avec la France, par le biais du Centre Régional pour l’Innovation et le Transfert de Technologies (centre en relation avec l’INRA du Mans). Ce programme, nommé Optima, soutenu par l’Organisation des Nations Unies pour le développement Industriel, comprend douze entreprises brésiliennes. Cargill, TradiGrain et l’importateur français Soulès- Caf ont, eux aussi, élaboré des filières non OGM avec le Brésil et ils proposent des tourteaux de soja non transgéniques, avec une augmentation du prix de 5 à 13%, selon que la filière est tracée non-OGM ou contrôlée non-OGM (cahier des charges de 25 pages).
Europe : Le nombre d’entreprises de biotechnologie a augmenté de 15% en Europe en 1999 et atteint 1351 sociétés, d’après le rapport « European Life Sciences 2000 » publié par le cabinet de consultant Ernst & Young. L’Allemagne est le pays où la croissance a été la plus forte avec une hausse de 150%, favorisée par de nombreuses initiatives gouvernementales. Ensuite vient la Grande Bretagne et en troisième position, la France.
Grande Bretagne : The Advertising Standards Authority (ASA), l’administration chargée du contrôle de la publicité, reproche à deux chaînes de supermarchés britanniques (Iceland et Tesco) de distribuer des brochures trompeuses à propos de la sécurité alimentaire afin de mieux vendre les produits de leur propre marque, garantis sans OGM. Les deux entreprises ont dû arrêter la diffusion de leurs dépliants.