Un rapport du Service de Recherche Economique de l’USDA, publié en mai 2002, analyse les conséquences économiques des cultures transgéniques aux Etats-Unis sur les dernières années. La culture de coton et de soja résistants aux herbicides s’est répandue très rapidement atteignant respectivement 56% et 68% des surfaces cultivées en 2001. Le coton Bt a atteint 37% en 2001. Seul le maïs stagne à 20% des surfaces (2001). L’utilisation de coton et de maïs tolérants aux herbicides a eu un impact économique positif à l’inverse du soja tolérant. La rentabilité du maïs tolérant aux herbicides est réelle pour les premiers agriculteurs ayant cultivé ces plantes, contrairement à ceux qui ont pratiqué ces cultures tardivement. La culture de coton Bt a eu un impact économique positif contrairement au maïs Bt. Les cultures transgéniques ont eu un impact minime bien que statistiquement significatif sur la réduction de l’emploi d’herbicide. Le rapport conclut finalement que « les agriculteurs ne semblent pas avoir été désavantagés par l’utilisation des cultures transgéniques ».
Le magazine “UFC-Que choisir”[http://www.quechoisir.org]] publie dans son numéro de juin 2002 les résultats de son analyse concernant les produits transgéniques. 1/5 des produits alimentaires testés présentent des traces de “végétaux transgéniques”. Les 80 produits (15 diététiques, 11 aides culinaires, 10 biscuits ou produits de panification, 10 aliments pour enfants, 8 biscuits apéritif, 5 desserts lactés, 12 plats cuisinés, 4 produits de petit déjeuner ou goûter, 5 barres de céréales chocolatées) ont été soumis à un protocole de tests définis en trois étapes : tout d’abord les analystes ont recherché la présence d’OGM par la méthode PCR du promoteur 35S et du terminateur NOS ; puis, en cas de résultat positif, l’OGM a été identifié (en recherchant parmi les 5 OGM autorisés à la consommation par l’Union Européenne, à savoir le Soja RR de Monsanto, le maïs Bt 176 et Bt11 de Novartis, Mon810 de Monsanto et le T-25 d’Aventis). Ces analyses ont été réalisées dans le cadre d’un cofinancement de la Commission Européenne. Sur les 16 produits détectés positifs, 12 contenaient du soja transgénique (<0,05% à 1,8%) ; les autres produits répertoriés contenaient des taux infimes d’autres OGM (inférieurs à 0,05% à 0,2%). Le plus surprenant concerne la présence, dans cette liste, d’un produit bio labellisé AB de chez Bjorg : “les résultats sont positifs mais non identifiables et non quantifiables”.
Une enquête gouvernementale de la CFIA (agence canadienne d’inspection des aliments) n’a pas réussi à expliquer comment du colza expédié en Europe en 2000, a pu être contaminé par des OGM interdits en Europe. Les cultures avaient, à la suite de cette révélation, été arrachées et la compagnie Advanta Canada, fournisseur de ces semences, avait dû dédommager les agriculteurs. Pourtant, les semences avaient été correctement certifiées selon les normes du commerce international approuvé par l’OCDE, mais les conditions nécessaires n’étaient pas aussi strictes que celles de l’UE. Dans son rapport, la CFIA était incapable de déterminer la source de la contamination, dans les lots de semences échantillonnées.
Refusant de consommer des produits génétiquement modifiés, le Zimbabwe vient de rejeter une aide alimentaire américaine contenant 10 000 tonnes de maïs estimée à 300 millions de dollars [1]. L’interdiction, par le Zimbabwe, de l’entrée sur son territoire de produits génétiquement modifiés est critiquée par le Programme mondial alimentaire et l’organisation de l’ONU pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), qui prévoient dans ce pays une famine pouvant toucher plus de 6 millions de personnes d’ici la fin de l’année. Ce maïs a alors été réorienté vers d’autres pays environnants, à savoir la Zambie, le Mozambique et le Malawi.
Le laboratoire Genetic ID a, à la demande de plusieurs ONG, analysé l’aide humanitaire offerte à la Bolivie. Le Forum bolivien pour l’environnement et le développement (FOBOMADE) et les Amis de la Terre International (FoEi) ont dénoncé lors du Sommet mondial de l’Alimentation la contamination de l’aide alimentaire de Bolivie par du Starlink, interdit à la consommation humaine aux Etats-Unis. Dans une lettre, du 10 juin 2002, adressée à M. Andrew S. Natios (administrateur de l’USAID), FOBOMADE demande notamment que les OGM ne puissent être expédiés vers les pays qui n’ont pas formulé de réglementation en matière de biosécurité ; il met également l’accent sur la nécessité de protéger ces pays contre les problèmes de contamination. En 2000, le secrétaire à l’Agriculture des Etats-Unis avait précisé que l’USAID s’assurerait que l’aide alimentaire serait exempte de Starlink. Le 12 juin 2002, le Programme Alimentaire Mondial a démenti la contamination de l’aide alimentaire.
L’Alliance pour “un Nicaragua sans OGM” (The Alliance for a Transgenic-Free Nicaragua), composée de huit associations et soutenue par des ONG internationales telles que Greenpeace ou les Amis de la Terre Europe, a non seulement testé “positivement” plusieurs échantillons et lots de semences d’aide alimentaire (distribués dans les régions de Leon et de Nueva Segovia) mais a également accusé l’USAID de mener des expérimentations en champ d’OGM. Cette information a alors été vivement contredite par le porte-parole de l’Ambassade des Etats-Unis : “ni l’USAID, ni les autres agences ne font la promotion ou ne financent la distribution de telles semences au Nicaragua”. Selon les analyses effectuées sur l’ensemble des produits distribués en Amérique du sud, le maïs Starlink (Aventis) donné par l’USAID a été détecté à 0,1% en Bolivie ; le Roundup Ready (maïs de Monsanto) donné par le PAM a été détecté aux environs de 0,1% en Bolivie et au Guatemala et à plus de 1% au Nicaragua.