Diapason, un gérant de fonds spécialisé dans les matières premières, a lancé un indice basé sur les cultures non transgéniques [1]. L’idée de Frédéric Hervouet, directeur des ventes de Diapason, est de considérer que les cultures non GM étant amenées à se raréfier, elles vont prendre de la valeur du fait des ratés des PGM. Le nouvel indice est composé à 42% avec du soja coté à la bourse des céréales de Tokyo, puis avec du blé, du colza et du maïs cotés sur Euronext.
Les entreprises Maseca et Minsa sont accusées par Greenpeace d’utiliser illégalement du maïs GM pour fabriquer la farine nécessaire aux tortillas [2]. Greenpeace précise que des analyses et des documents officiels démontrent cette fraude niée par les entreprises.
Pour Glenn D. Stone, de l’Université de Washington [3], l’arrivée du coton Bt a dépossédé les agriculteurs du district du Warangal (Andhra Pradesh) de leurs compétences agricoles. Il précise que le choix des semences n’a aucune base environnementale et les agriculteurs ne reconnaissent plus ce qui est planté, un contraste important avec les zones où le changement de technologie est graduel et assimilé. Le coton Bt n’a fait qu’exacerber le problème lié à l’adoption des hybrides.
Dans plusieurs Etats, des plantes adventices ayant acquis une résistance au glyphosate ont fait leur apparition. Deux chercheurs (Université d’Ohio et de Purdue) précisent que “les herbes à poux géantes (giant ragweed) résistantes au glyphosate ont été identifiées en Ohio et dans l’Indiana. Ces plantes se sont initialement développées dans les champs de soja Roundup Ready (résistant au glyphosate) en réponse à l’utilisation répétée de glyphosate exclusivement”. Ils conseillent donc d’effectuer une application d’herbicides sur le champ avant semis, afin d’éviter l’apparition précoce d’herbes autres que le soja [4]. L’argument de vente des PGM résistantes au glyphosate était la réduction de la quantité d’herbicide (autre que le glyphosate) utilisé. Ce même phénomène a été recensé [5] en Argentine, au Brésil, en Australie, en Afrique du Sud et en Malaisie.
Après la contamination par le riz GM LL601 (Bayer) de la production états-unienne (cf. Inf’OGM n°78, Des riz transgéniques illégaux “s’invitent” à la table des Européens), deux autres riz ont été mis en cause : le riz LL62 (Bayer), cousin du LL601 et un inconnu. Le riz GM LL62 a été retrouvé dans 20% des 500 lots analysés, principalement issus des Etats du sud des Etats-Unis. L’origine de ce riz se trouve cette fois dans les stocks de semences d’un autre riz de Bayer, le riz Clearfield 131, modifié génétiquement par mutagénèse (et non par transgénèse, cf. dossier Inf’OGM n°67, Des plantes mutantes dans nos assiettes). Début mars, le service d’inspection sanitaire des animaux et plantes (APHIS) du ministère états-unien de l’Agriculture a rigoureusement interdit la mise en culture de riz Clearfield 131 malgré l’importante baisse de production de riz que cela entraînera. Cette mesure a été justifiée par le fait que les stocks de semences de 2005 et 2006 seraient contaminés par du riz LL62, faisant remonter l’origine de la contamination à 2004 au plus tard [6]. Enfin, les laboratoires mobilisés sur la vérification des stocks de riz Clearfield 131 ont identifié un troisième riz contaminant. Ce dernier serait de la famille des riz LL de Bayer mais ni un LL06, ni un LL62, ni un LL601, les trois seuls riz LL autorisés aux Etats-Unis, les deux derniers l’ayant été fin 2006. Ce nouveau riz contaminant pourrait être une lignée expérimentale non développée plus avant par Bayer [7].
Concernant la contamination par le riz LL601, treize procédures judiciaires contre Bayer, déposées par des centaines de producteurs de riz aux Etats-Unis sont en cours et pourraient être regroupées en une seule procédure [8].
Par ailleurs, l’entreprise britannique Tilda a porté plainte en janvier contre l’entreprise allemande Rice Mill pour lui avoir fourni des stocks alimentaires contaminés par le riz LL601 [9].
Aux Philippines, la présence de riz LL601 est connue depuis novembre 2006. Le ministère de l’Agriculture a ordonné l’envoi d’une équipe aux Etats-Unis afin d’analyser les cargaisons destinées à l’exportation mais n’a pas encore ordonné le retrait des produits alimentaires incriminés déjà présents sur le territoire philippin. En conséquence, le riz de la marque Uncle Sam Texas Long Grain Rice, distribué par l’entreprise Purefeeds, est encore en vente [10].