Le Dr. H. Saji, de l’Institut d’Etudes Environnementales à Tsukuba, a confirmé la présence de colza transgénique résistant au glyphosate au Japon, et ce, malgré l’absence de cultures commerciales de colza GM [1]. Les chercheurs ont analysé 13 600 échantillons de colza (Brassica napus, B. rapa et B. juncea), prélevés en 143 lieux différents à l’abord des ports, de routes et lits de rivières. Les colzas transgéniques se trouvent notamment dans la région de Kanto. Les auteurs concluent que ces colzas GM sont probablement venus par le biais des cargaisons de colza importées et leur transport par route.
Le 30 novembre 2006, les autorités allemandes ont établi que de la papaye transgénique en provenance des Etats-Unis était présente commercialement sur leur territoire, alors qu’elle n’est pas autorisée en Europe, ni commercialement, ni expérimentalement. Contactée par Inf’OGM, ces autorités ont expliqué avoir établi la présence des évènements transgéniques sunup-af1/ sunup-ar1 et Tm-180 dans des produits à base de papaye dont le nom et la marque étaient gardés confidentiels “comme l’exige la loi européenne”. Les produits concernés ont été détruits. Les autorités ont déclaré à Inf’OGM avoir utilisé une méthode officielle aux Etats-Unis spécifique aux variétés transgéniques 55-1 et 63-1, variétés autorisées commercialement aux Etats-Unis et au Canada. Elles sont modifiées pour conférer au fruit une résistance au virus des tâches annulaires. Cependant, le Centre Commun de Recherche ne fait état d’aucune méthode validée en Europe pour une papaye GM.
Le Centre Commun de Recherche (JRC) de la Commission européenne affirme, dans l’étude “Economic Impact of Dominant GM Crops Worldwide : A Review” [2], que les bénéfices économiques liés aux PGM seraient dus à une diminution du temps de travail (notamment en labourage) et de la consommation d’herbicides, insecticides et des machines et non à de meilleurs rendements des plantes. En Chine, les cultivateurs de coton transgénique auraient utilisé cinq fois moins d’insecticide par hectare. Cependant, les agriculteurs états-uniens précisent que les économies réalisées sur la quantité d’insecticides utilisée sont compensées par le prix plus élevé des semences GM. De plus, une étude montrait qu’après neuf années de cultures de PGM (en 2004), la consommation d’herbicide avait augmenté de 138 000 tonnes (cf. Inf’OGM n°58, ETATS-UNIS - Utilisation accrue de pesticides). En Chine, une étude indiquait que l’utilisation moindre d’insecticides n’était effective que les premières années, principalement du fait de l’apparition de nouveaux parasites après trois années de culture (cf. Inf’OGM n°78, CHINE - Coton transgénique : pas meilleur pour l’environnement).
Les autorités nationales d’Italie, de Malte, de Slovénie (fin novembre) et du Danemark (fin décembre) ont déclaré officiellement avoir découvert du riz transgénique dans des produits alimentaires humains ou pour animaux, en provenance des Etats-Unis. Contactées par Inf’OGM, seules les autorités slovènes ont répondu. Le riz détecté est de la variété LL62 (précédemment trouvé en France), et était présent dans des lots de riz Basmati brun à un taux inférieur à 0,1%. Les produits ont été retirés du marché.
Le 13 décembre 2006, lors d’une rencontre de l’Association Française des Journalistes Agricoles [3], les syndicats agricoles se sont exprimés sur les PGM. Pour la FNSEA, le premier syndicat français, “il faut se laisser du temps avant de se lancer dans la culture des PGM. [...] Si les consommateurs ne veulent pas en manger, nous devons nous poser des questions quant au fait d’en cultiver”. Pour la Confédération Paysanne : “s’il n’y avait pas eu des actions de fauchage depuis 1997, nous mangerions tous des PGM et la question ne serait même pas évoquée”. La Coordination Rurale demande “aux agriculteurs de ne pas semer de PGM. Il est invraisemblable que les agriculteurs soient tenus pour responsable en cas de contamination”. Quant au Modef, il ne souhaite pas de cultures GM en France, précisant qu’il “faut laisser la recherche publique travailler”. Les Jeunes Agriculteurs demandent que “les politiques prennent leurs responsabilités sur les PGM en se basant sur les analyses des scientifiques”.
Selon une enquête [4]menée par le groupe local de Greenpeace à Montpellier, 50% des 41 points de vente d’aliments pour animaux d’élevage visités proposaient de la nourriture contenant des PGM, dont un Point Vert-Groupe Coopératif Occitan, qui ne vend que des produits GM. Effectuée en octobre et novembre 2006, cette étude précise qu’au niveau marque, 25% fabriquent des produits étiquetés OGM et parmi elles une marque, Alisud, celle du Groupe Coopératif Occitan, semble ne fabriquer que des produits OGM.