Les cultures de coton GM de la région de Makhathini ont souvent été présentées comme un succès. Une récente étude [1] conclut pourtant que ces résultats sont à tempérer. D’une part, les auteurs précisent que le choix du coton GM serait dû à une absence de choix, les cultivateurs de coton GM ayant accès à des crédits et un marché plus facilement. D’autre part, ils montrent que les rendements sont plus ou moins les mêmes avant et après la mise en culture de coton GM. Les auteurs concluent aussi que la diminution d’insecticide contre le ver des racines a été compensée par l’augmentation d’insecticide pour lutter contre d’autres insectes apparus avec le coton GM. Cette étude est le fruit d’interviews de 30 cotonculteurs, d’élus locaux, de transformateurs, de vendeurs de produits phytosanitaires, le tout corroboré avec des données fournies par des créanciers régionaux et nationaux, l’industries du coton, les comptes-rendus de trois ateliers auxquels ont participé 80 agriculteurs et d’un sondage mené auprès de 50 habitants.

Monsanto fait état de l’aggravation de ses pertes au quatrième trimestre de son exercice se terminant au 31 août 2006, du fait du ralentissement des ventes de ses graines GM. L’entreprise avait pourtant amorcé un premier trimestre de l’exercice avec un bénéfice de 263 millions d’euro (cf. Inf’OGM n°78) [2].

Les supermarchés Migros ne vendera plus de viande issue d’animaux nourris avec des PGM, à partir de l’été 2007 et en informera prochainement ses fournisseurs. D’autres supermarchés ont déjà pris de telles décisions : Coop, Denner et Spar [3].

Une réponse donnée par le Ministère de l’Ecologie à une question parlementaire, le 17 octobre 2006, indique que les surfaces de culture de maïs GM en France en 2006 étaient de 5028 ha. Inf’OGM avait obtenu, du Ministère de l’Agriculture, en septembre, un chiffre de 4500 ha puis fin octobre, celui de 5500 ha. Le Ministère de l’Agriculture nous a confirmé que ce dernier chiffre était le bon et connu depuis mi-octobre, malgré la réponse donnée aux députés.

Interrogé par Inf’OGM sur la gestion de la présence de riz Bt63 en Europe, Philip Tod, porte-parole du commissaire européen à la santé et la protection des consommateurs, Markos Kypria-nou, a indiqué que ce riz a été inscrit plusieurs fois au système d‘alerte rapide pour l’alimentation humaine et animale, suite aux analyses en Allemagne et en Autriche. Il a précisé que le 27 octobre, la Commission européenne (CE) a adressé une lettre à tous les Etats membres, faisant état de la présence de ce riz Bt63 dans trois pays, rappelant que toute présence de riz non autorisé, même à l’état de traces, est interdite. La CE détaille également la réponse des autorités chinoises : le Ministre chinois de l’Administration générale pour la supervision Qualité, l’Inspection et la Quarantaine a indiqué que chaque alerte inscrite au système européen avait fait l’objet d’une enquête en Chine, que les entreprises impliquées ont vu leurs exportations suspendues dans l’attente de la clarification du problème. Les autorités chinoises clarifient également que le riz transgénique est autorisé seulement à la culture expérimentale, et non commerciale. Les autorités chinoises ont également demandé à la CE de recevoir toutes les données européennes concernant cette contamination. Enfin, concernant la méthode de détection de ce riz transgénique, la Chine a répondu qu’elle enverrait cette dernière dès qu’elle aura été validée en Chine. Depuis, selon P. Tod, cette méthode a été reçue et communiquée au laboratoire commun de recherche européen.

La Roumanie entre dans l’UE le 1er janvier 2007. Cependant sa gestion des cultures GM ne correspond pas aux normes européennes. En 2006, 130 000 ha de soja tolérant au Roundup ont été cultivés, d’après le Ministère de l’Agriculture. Or ce soja n’est pas encore autorisé commercialement en Europe à la mise en culture, mais le dossier est en cours d’expertise. Selon Florian Udrea, de la Garde Nationale Environnementale, l’institution en charge de faire respecter la réglementation, une menace commerciale existe car la plupart des produits alimentaires roumains contiennent des traces de soja GM [4]. Greenpeace précise que l’autorité contrôlant les étiquettes des produits alimentaires refuse de rendre publics ses résultats. Greenpeace a donc analysé deux produits, lesquels contenaient 61,2% et 97,3% de soja GM sans mention sur l’étiquette, pourtant légalement obligatoire depuis juin 2006. Greenpeace a saisi le gouvernement de ces résultats [5].