Le 10 avril 2006, Pioneer Hi-Bred International, filiale de DuPont, et Syngenta ont annoncé la formation de la joint venture GreenLeaf Genetics LL [1], afin de se concéder mutuellement sous licence du matériel de sélection génétique ainsi que certains caractères biotechnologiques du maïs et du soja, qu’elles commercialiseront sous leurs propres marques. Ainsi, Syngenta vendra sous sa marque Agrisure, le caractère biotechnologique du soja et du maïs résistant au glyphosate et aux inhibiteurs d’ALS - acétolactate synthase - qui empêchent la production d’une enzyme essentielle à la plante, nommé Optimum GAT et non encore homologué. Et de leur côté, Pioneer et DuPont obtiennent une licence globale pour une technologie développée par Syngenta pour le contrôle des lépidoptères. En février dernier, les deux sociétés avaient déjà conclu un accord destiné à élargir leurs gammes respectives de produits phytosanitaires.

Le Centre pour l’Evaluation des Médicaments et de la Recherche (CDER) de la Food and Drug Administration approuve la mise sur le marché de 25 à 30 médicaments annuellement. Le CDER s’appuie sur un comité consultatif composé d’experts externes. Depuis janvier 2002, la FDA demande à ce que les personnes prenant part au vote dévoilent tout conflit d’intérêt financier. Un récent rapport [2] révèle que les déclarations de conflits d’intérêt sont fréquentes (28% des membres) mais qu’elles sont rarement suivies d’exclusion de membres. L’étude précise que l’exclusion de ces membres n’aurait cependant pas changé la majorité du vote du comité.

Concernant les semis de cultures de maïs GM en France, malgré l’opacité et les rumeurs, quelques éléments émergent. D’une part, dans une lettre destinée au préfet des Landes, Monsanto annonce que sur son site sont “stockées 70 tonnes de semences GM fabriquées en Espagne pour fournir les agriculteurs du Sud-Ouest en OGM”, ce qui correspond à 2300 ha et une récolte de 30 000 tonnes [3]. Cependant les Faucheurs Volontaires n’ont rien trouvé (cf. p. 4). D’autre part, l’AGPM (Association générale des producteurs de maïs) a estimé, le 27 avril 2006, que 5000 hectares pourraient être semés avec du Mon810, destiné au marché espagnol de l’alimentation du bétail [4]. Les surfaces cultivées en maïs GM représenteraient alors 1,6 pour 1000 des surfaces nationales de maïs (3 millions d’ha). Un agriculteur du Lot et Garonne a déjà annoncé qu’il cultiverait 100 ha de maïs GM, près de Houeillès. Par ailleurs, l’AGPM a organisé le 27 avril 2006 vers Toulouse une journée “de démonstration et de sensibilisation aux avantages économiques et environnementaux” des PGM qui consistait à montrer à des journalistes un semis de maïs GM sur un champ de dix hectares.

Deux ans après l’adoption de la norme volontaire fédérale d’étiquetage des OGM, le Réseau québécois contre les OGM n’a trouvé aucune étiquette “avec OGM” sur les aliments vendus au Canada [5]. Ce réseau réclame un système d’étiquetage obligatoire des OGM. L’Union des consommateurs rappelle qu’ “une quarantaine de pays ont déjà un système d’étiquetage obligatoire des OGM”.

Greenpeace a révélé que le gouvernement de Hong-Kong avait notifié à plusieurs agriculteurs (dont 18 en agriculture bio) qu’en 2005 des semences de papayes en partie transgéniques avaient été distribuées [6]. Les 300 papayers ont été récoltés en décembre 2005 et les fruits vendus sur le marché. Le gouvernement demande désormais aux agriculteurs de détruire ces arbres. En l’absence de loi sur les OGM, ces papayers ne sont pas illégaux, reconnaît le responsable de Greenpeace, même s’il précise qu’aucun pays ne les a autorisés. Greenpeace a aidé des agriculteurs à détruire une centaine de papayers dont la nature transgénique avait été confirmée par une analyse du laboratoire GeneScan. Le Ministère de l’Agriculture, de son côté, affirme enquêter pour déterminer précisément où ont été cultivés ces papayers GM. Il affirme aussi que les semences viennent d’un institut de recherche chinois qui aurait certifié qu’elles n’étaient pas GM. Au Vénézuela [7], les essais de papayes GM ont été annulés suite à un avis défavorable de médecins quant à leur consommation. Des demandes d’autorisation ont été déposées au Mexique, en Australie, à Taïwan, au Brésil mais n’ont toujours pas été acceptées. Enfin, différentes analyses réalisées à Hawaï prouvent que depuis 2003 des papayes cultivées sont contaminées (jusqu’à 50% dans certaines îles). De nombreux producteurs biologiques ont donc décidé de ne plus cultiver de papayers.