Seminis Vegetable Seeds, racheté par Monsanto en 2004 (cf. Inf’OGM n°61), a reconnu que des courgettes transgéniques ont été illégalement mises en culture en Allemagne, dans la région entre Rhein et Pfälzer Wald. Selon l’entreprise, 90 grammes de semences, soit 100 plants, de ces courgettes “Judgement III” résistant à trois virus ont été importées par accident en Allemagne, en provenance de Californie via les Pays-Bas. Ces courgettes ne sont autorisées ni pour la commercialisation ni pour des essais en champs dans l’UE [1]. L’entreprise a arraché ces plants, les a transportés dans une serre aux Pays-Bas et par la suite, en a informé le gouvernement allemand. Un député vert a porté plainte contre Seminis et demande une amende de 50 000 euro.
Le 14 novembre 2005 [2], la Fédération européenne des producteurs d’aliments pour bétail (FEFAC) a demandé au gouvernement argentin et à Monsanto de trouver un accord concernant le paiement des royalties sur le soja Roundup Ready. Pour son président, “l’industrie européenne de l’alimentation du bétail - qui utilise plus de 10 millions de tonnes de soja annuellement venues d’Argentine - n’a aucun avantage direct à trouver des gènes Roundup Ready dans les produits qu’elle achète. L’industrie n’est d’ailleurs pas prête à payer pour l’utilisation de la technologie”, c’est donc aux Argentins de prendre en charge le coût.
Le député Frei Sergio a porté plainte le 11 novembre 2005 auprès du Ministère Public Fédéral pour vente illégale de maïs GM dans le Rio Grande do Sul, en provenance d’Argentine [3]. Des analyses du laboratoire Alac, effectuées sur des échantillons achetés à Cotegipe, ont identifié du maïs GA21, évènement propriété de Monsanto. Près d’un quart des semences analysées se sont avérées GM, dans un pays où aucune autorisation n’a été délivrée pour du maïs transgénique. R. Nodari, du Ministère de l’Agriculture , considère cette situation comme “très sérieuse car aucun plan de surveillance n’a évidemment été prévu, notamment aux frontières entre le Brésil et ses voisins”. Selon un des plaignants, client anonyme de l’entreprise accusée, une cargaison arrive chaque semaine et la vente se fait sans facture. L’Argentine est déjà suspectée d’être le pays d’origine de l’entrée illégale du soja GM.
L’étude de l’agence autrichienne pour la santé et la sécurité de l’alimentation [4] (AGES) consacrée aux possibilités pour “éviter les OGM dans les aliments”, propose que soient développés des sous-produits de la production de carburants végétaux, riches en protéines, comme les “tourteaux de colza” ou les DDGS (Distillers Dried Grain with Solubles), qui permettraient dès 2007 de remplacer plus de 40% des aliments pour le bétail, issus pour la plupart de soja GM. Cette étude n’évalue pourtant pas la difficulté de se fournir en colza non GM.
Delta Pine & Land a décidé d’investir commercialement le marché indien du coton [5]. Interrogé par Inf’OGM, R. Greene, vice-président du Département de Développement International, a précisé que l’entreprise commercialisera dans ce pays des variétés hybrides ainsi qu’une variété transgénique VipCot [6], propriété de Syngenta dont DPL a acheté les droits en août 2004. En retour, un paiement des licences et une part des bénéfices reviendront à Syngenta. Il est intéressant de noter que DPL qui utilisait auparavant la technologie Bollgard de Monsanto, dont elle est une filiale, a souhaité acquérir une autre technologie, propriété de leur concurrent. La raison de ce changement de technique n’a pas été dévoilée mais l’Inra note que plusieurs échecs dans la protection des plantations de coton ont eu lieu dans le sud des Etats-Unis [7].... Cette plante exprime la protéine Vip (Protéine Végétale Insecticide), qui cible les lépidoptères et est issue de la bactérie Bacillus thuringiensis. R. Greene a ajouté que ni DPL ni sa filiale indienne créée en 2004, Deltapine India Seed, ne travaillent sur des semences Terminator, celles-ci étant interdites en Inde (cf. Inf’OGM n°69). L’entreprise va mettre en place une nouvelle ferme d’expérimentation de variétés de coton, sur une zone de 30 ha dans l’Etat du Punjab, en plus de celles existantes dans l’Andhra Pradesh et le Maharashtra.