Des papayes transgéniques ont été découvertes dans le nord est du pays, alors que le gouvernement affirme que toutes ont été détruites. Selon Greenpeace, les agriculteurs avaient reçu en 2004 des semences de papayes du Centre de Recherche de Khon Kaen. A. Suwannarat, du Bureau de Régulation de l’Agriculture a déclaré : “Si les résultats sont confirmés, nous nous débarrasserons de ces papayes. Cependant, je pense que toutes ont déjà été détruites par le passé”. En 2004, sur 8912 échantillons de papaye analysés, 329 se sont avérés transgéniques. Les agriculteurs avaient été dédommagés pour chaque arbre détruit.

En Thaïlande, 71% des agriculteurs et 91% des consommateurs n’ont pas confiance dans les PGM. Selon Mme Sudjai, responsable de l’étude menée par le Bureau à l’Economie Agricole auprès de 285 personnes, les agriculteurs pensent que la Thaïlande dispose de ressources agricoles suffisantes et que le gouvernement devrait former les Thaïlandais sur les PGM avant de les autoriser à la commercialisation [1]. En Nouvelle-Zélande, une étude réalisée en août 2005, du Conseil pour la Durabilité (CD) indique que 74,5% des 500 sondés sont favorables à une filière alimentaire sans PGM. Le CD a aussi rendu publique une étude conservée secrète de mars 2005, de l’Agence gouvernementale chargée de l’évaluation des PGM (ERMA) qui révèle une méfiance dans l’actuelle législation et dans le travail de ERMA [2]. En Allemagne, 79% des citoyens s’opposent à l’utilisation d’ingrédients GM, selon un sondage réalisé auprès de 1001 personnes réalisé par Forsapour le compte de Slow Food [3].

D’après une étude du Conseil des Organisations de l’Ouest pour les Ressources (WORC) [4], l’introduction commerciale du blé GM tolérant au round up provoquera une perte de 94 à 272 millions de dollars. C. Benbrook, consultant agricole, l’explique par neuf facteurs : l’émergence de résistance, le flux de gènes, la pression de sélection des maladies et les problèmes associés, les dépenses en semences et herbicides, le rejet du marché, la gestion des stocks, les rendements, la qualité des grains et le prix du blé.

La contamination d’un silo de colza conventionnel par du colza transgénique (variété Topaz 19/2) a été révélée dans le sud de l’Australie par ABB Grain. Le colza contaminant avait été testé en champ en 1997 par Bayer en Tasmanie. C’est la troisième contamination avec du colza Topaz 19/2 en quelques mois, après celles des Etats de Victoria et d’Australie de l’Ouest1. La Fédération Australienne de l’Huile doit déterminer la source contaminante. Selon l’Organe de Régulation des Technologies Génétiques, il est improbable que la source soit des essais en champs. Enfin, en juin, Bayer avait affirmé que ce colza avait été testé en Tasmanie mais ne pouvait préciser la localisation2.

Selon le Ministère de l’Agriculture, 492,8 ha ont été ensemencés avec du maïs GM, en majorité MON810 (Monsanto), dans 12 départements dont 5 dans le sud-ouest. Il s’agit de programmes d’évaluation des conditions de culture (20%) de l’Association générale des producteurs de maïs, de productions de semence (40%) et de cultures commerciales. Ces cultures ont été “déclarées sur une base volontaire par les opérateurs au ministère de l’agriculture” [5]. La directive 2001/18 obligeant à la transparence n’étant pas transposée, le Ministère a conservé cette information secrète puisque “en l’état actuel du droit interne, aucune obligation de déclaration aux services de l’Etat n’est par ailleurs requise”. Les agriculteurs auraient acheté leurs semences en Espagne et prévoient d’y vendre leur production pour la filière animale. D’après le ministère, une zone d’isolement de 25m ou une bande de 10m de maïs non transgénique a été installée [6]. Selon F. Hervieu (Ministère de l’agriculture), une surveillance incomplète des parcelles déclarées est effectuée, faute de moyen des Services Régionaux de Protection des Végétaux. Le comité de biovigilance se verra présenter le rapport annuel de ces surveillances qu’il rendra public en juin 2006.

Les premières analyses citoyennes de détection d’OGM, effectuées sur du colza sauvage prélevé dans 1169 points d’inspection, ont montré que 14 plants de colza étaient transgéniques (1). Le 23 août 2005, un 9ème bateau américain avait sa cargaison de maïs contaminée par du Bt10 (2), qui a été détruite. La Commission de Sécurité Alimentaire devrait établir un plan de gestion de ces contaminations d’ici 2006 avec autorisation jusqu’à 1% de Bt10, sans étiquetage.