Bayer Cropscience, la société Max-Planck et leurs associés Garching Innovation (Allemagne) et Monsanto sont parvenus à un accord pour mettre fin à leur compétition sur le dépôt de brevet dans différents pays, notamment le transfert de gène dans une plante via la bactérie Agrobacterium. Avec cet accord, ces entreprises souhaitent breveter de manière croisée leurs technologies respectives au niveau mondial. Ainsi, les licences deviendront non exclusives pour le développement, l’utilisation et la vente de plantes transgéniques. D’ailleurs, la société Max Planck s’est vue accorder une autorisation à des fins de recherche par Monsanto aux Etats-Unis.
Le 10 février 2005, 21 associations de consommateurs et de nombreuses personnalités ont envoyé une lettre ouverte aux responsables politiques et agricoles de l’Australie de l’Ouest afin que leurs exportations, principalement le colza, restent garanties sans OGM. Jusqu’en février 2005, cet Etat avait en effet décidé d’imposer un moratoire sur la mise en culture commerciale d’OGM. Cette demande va dans le sens de la décision des trois plus grands producteurs australiens de volaille, Ingham, Bartter Steggles et Baiada. Plus récemment, le 14 février 2005, le Président de Bartter Steggles annonçait que, pour la première fois, son entreprise avait trouvé un port capable de trier le soja OGM du non OGM. L’Australie de l’Ouest exporte 90% de son colza. Le Japon absorbe 84% de ces exportations.
Le 14 février 2005, le Ministère de l’Environnement a reconnu que du colza transgénique, résistant à un herbicide, avait été retrouvé dans onze lieux autour de ports tels que Kobe, Chiba et Nagoya, Kajima et Yokkaichi. Les semences incriminées sont tombées des containers lors des déchargements. Les agriculteurs craignent que ces plantes ne viennent polliniser leur propre culture ou les mauvaises herbes apparentées. Le 6 février, 15 membres de deux groupes d’opposition aux OGM, “Stop GM Seeds Network Japan” et “Yuki Netto Chiba” ont arraché tout le colza le long des route de Chiba-Minato Station.
Monsanto a annoncé, le 17 février 2005, avoir signé un accord d’acquisition de Emergent genetics, pour 300 millions de dollars. Emergent genetics est la troisième entreprise semencière de coton des Etats-Unis (soit 12% du marché américain des semences de coton). Emergent est aussi présent dans les autres pays producteurs de coton, notamment en Inde. Cette acquisition est encore sujette à des autorisations officielles. Ce contrat exclut cependant Emergent Vegetable A/S, basé au Danemark.
Suite à une demande des consommateurs, l’association des Crémeries du Conté de Tillamook a demandé à ses 147 membres de ne pas utiliser l’hormone de croissance recombinante (rBST), vendue sous le nom de Posilac et produite par Monsanto, pour leurs vaches. Suite à cette décision, l’association a subi des pressions de la part de Monsanto. Le conté de Tillamook est le deuxième producteur national de fromage (type cheddar). L’association Oregon Physicians for Social Responsibility estime qu’entre 10 et 15% des éleveurs des vaches laitières utilisent cette hormone au niveau national.
Vu sur un emballage de raticide à base de bromadiolone : “garantie sans OGM”...
Une analyse et prospection sur les exportations indiennes, réalisées par l’Enquête Economique 2004-05 (un rapport annuel préparé par des experts pour le gouvernement), pose la question de l’intérêt économique que l’Inde a de cultiver des OGM. L’enquête précise que les exportations indiennes de tourteaux d’oléagineux ont augmenté grâce à leur nature non-OGM et bénéficent d’un prix à l’export plus élevé. L’Inde n’a pas encore autorisé d’oléagineux à la culture, étant donné que la moutarde transgénique, développée par PrvoAgro, est encore au stade de l’évaluation. L’Enquête économique précise que cette demande risque d’augmenter car le marché international des tourteaux d’oléagineux, utilisés pour l’alimentation du bétail, est envahi par les OGM. Ces exportations compensent plus ou moins les importations d’huile d’origine végétale. Selon les données de l’industrie, les exportations d’huiles alimentaires ont presque doublé entre 2002/2003 et 2003/2004 et cette tendance se poursuit.