Deux sondages, réalisés à un mois d’intervalle, ne présentent pas exactement les mêmes résultats.

Selon un sondage CSA/CFS/GNIS/UIPP [1] réalisé les 14 et 15 septembre 2004, auprès de 1000 personnes, les Français jugent très utile (67%) le fait que “toute nouvelle variété de plante [soit] testée au champ dans des conditions réelles de culture, de sols et de climats”. Placée en tête du sondage, cette question - qui ne porte pas sur les OGM, influence le débat sur les essais en champ d’OGM. Quant aux actions illégales menées par des militants anti-OGM, seuls 23% des Français les approuvent, 56% les comprennent, mais ne les approuvent pas et enfin, 18% les condamnent. Sur la nécessité de réaliser des essais en champ d’OGM, sachant que “les expérimentations en champ d’OGM sont soumises au contrôle et à l’autorisation de l’Etat” : 63% des sondés y sont favorables ; sur “les conséquences des destructions pour les progrès de la recherche scientifique en France”, sachant que “les expérimentations d’OGM sont une étape d’un long processus de recherche et de développement en nouvelles technologies végétales” : 59% estiment qu’elles auront de graves conséquences ; sur la pertinence de “sanctionner” les arracheurs : 62% pensent que c’est “normal” ; et enfin, sur le fait qu’il faille “protéger les essais d’OGM contre les destructions” : 57% sont pour et 38% contre la protection.

Selon un sondage, réalisé par l’IFOP [2], auprès de 958 personnes, entre le 30 septembre et le 1er octobre, les Français seraient toujours majoritairement inquiets de la présence d’OGM dans les produits alimentaires, mais dans une moindre proportion que dans une étude d’opinion réalisée en 2000. 63% des Français interrogés se disent aujourd’hui “inquiets”, contre 73% il y a quatre ans. Selon l’IFOP, 59% des personnes seraient prêtes à payer plus chers des produits garantis sans OGM. L’opinion s’avère “très partagée quant à l’arrachage des plantes transgéniques” : 46% des Français approuvent cette action (24% tout à fait), 51% ne l’approuvant pas (29% pas du tout).

Des rendements de soja qui stagnent depuis le milieu des années 90 et une sécheresse drastique en 2003 ont coûté environ 1,28 milliard de dollars aux agriculteurs, selon le rapport “Stagnating National Bean Yields”. Entre 1971 et 1993, les rendements de soja ont augmenté considérablement ; en 1994, ils se sont stabilisés et, enfin, à partir de 2003 pour la première fois, ils ont chuté de 5,88 bu/acre (environ 4 m3/ha). Les données statistiques montrent que les variations climatiques ne sont pas assez importantes pour expliquer à elles-seules une telle baisse. Le rapport souligne le fait que les variétés conventionnelles ont eu de meilleurs rendements en 2003 que les variétés transgéniques. Or, l’apparition du soja transgénique date de 1996. Si effectivement le développement des mauvaises herbes a pu être contrôlé avec moins de labour (première promesse de la technologie de Monsanto), les autres avantages (moins d’utilisation d’herbicide et de meilleurs rendements) n’ont pas été observés dans les champs. Au contraire, le développement de mauvaises herbes résistantes au glyphosate engendre une utilisation de 2 à 5 fois plus d’herbicide pour les variétés RR par rapport à d’autres variétés. Or, ce coût s’ajoute à celui déjà élevé des semences transgéniques. De plus, Hepperly, chercheur au Rodale Institute, souligne que les variétés RR, quand elles sont traitées avec du glyphosate, deviennent temporairement jaunes. Or les aphidés (insectes de la famille des pucerons), sont attirées par les plantes jaunes. Par ailleurs, ces aphidés n’ont pas habituellement d’actions sur le soja. Mais, étant donné que le roundup inhibe 35% de la production des métabolites, il fragiliserait le système immunitaire de la plante, et donc la rendrait vulnérable à ces parasites.

La société VLS France annonce le lancement des premiers bâtonnets et desserts glacés 100% végétal, élaborés à base de lait de soja non OGM : les glaces First’SOY. Rappel : 10 à 15% d’Européens souffrent d’intolérance au lactose.

La Direction de la Concurrence et de la Répression des Fraudes a effectué 103 contrôles assortis de prélèvements auprès 39 établissements (semenciers, importateurs, conditionneurs et distributeurs) dans 25 départements. Au final, la présence de traces d’OGM a été découverte dans 4 échantillons sur 103, à hauteur de 0,1%. Les lots prélevés se répartissaient ainsi : 49 de semences de maïs, 18 de soja, 3 de colza de printemps et 33 de colza d’hiver. La majeure partie des semences analysées était d’origine française (82 prélèvements sur 103). Les autres lots provenaient de l’UE : Hongrie, Allemagne, Autriche, Slovaquie et de pays tiers (11 lots) : Chili, États-Unis, Canada et Turquie. Dans la plupart des cas, les entreprises avaient effectué les auto-contrôles avant commercialisation.