Quatre produits alimentaires contaminés par des OGM ont été retirés du marché. Ces produits, deux sortes de pâtes et deux sauces au soja, étaient analysés dans le cadre d’un programme de détection qui a débuté en juillet 2003 et qui visait 45 produits étiquetés “sans OGM” ou contenant du soja ou du maïs. Ces analyses ont été conduites par un laboratoire d’Etat dépendant du Ministère de la Santé. M. Eleftheriades, responsable du laboratoire explique que “les OGM détectés ne représentent pas un problème pour la santé publique mais c’est un problème d’étiquetage. Les OGM incriminés sont du soja RoundUp Ready et du maïs Bt176”. Et d’indiquer que “les entreprises elles-mêmes n’étaient pas au courant de la présence de ces OGM. Jusqu’à maintenant, personne ne faisait de vérification et nous venons tout juste de commencer à faire des efforts, au vu de la nouvelle législation européenne”. Un second programme de détection devrait commencer sous peu avec cinquante autres produits.

L’entreprise européenne Syngenta a racheté à Bayer les droits relatifs à une technologie de tolérance au glyphosate (GA21) pour le maïs. L’entreprise souhaite l’utiliser dans des plantes hybrides de type NK (production d’un insecticide), ce qui devrait l’obliger à négocier avec Monsanto, détenteur de l’évènement de transformation NK (exemple du maïs NK603)1. Aux Etats-Unis, Monsanto a porté plainte pour violation de brevet contre Syngenta en prévention d’une commercialisation de produits transgéniques contenant l’évènement GA21. L’entreprise américaine considère qu’une telle commercialisation violerait le brevet 4 940 835 qu’elle détient et qui protège le principe de clonage ou d’expression, dans des cellules de plantes, du gène codant pour la protéine EPSPS qui confère la tolérance au glyphosate2. De plus, Monsanto a également fait part de sa volonté de cesser d’attribuer à Delta Pine (leader du marché du coton aux Etats-Unis) le droit de commercialiser des OGM utilisant les technologies RoundUp et Bollgard (qui, respectivement, confèrent une tolérance au glyphosate et une propriété insecticide). Cet accord datait de 19963. Cette décision, justifiée par Monsanto du fait d’absence d’accords sur d’autres différends juridiques entre les deux entreprises, nécessite l’accord de l’Association Américaine d’Arbitrage.

L’agence américaine pour le développement (USAID) débloque 2,1 millions de dollars en faveur de la recherche biotechnologique au Nigeria, pour les trois années à venir. Les fonds seront adressés aux principales universités et instituts de recherche nigérianes pour la mise au point de variétés de manioc et dolique résistants aux insectes. Ils serviront également à subventionner la mise en place de législations de biosécurité et une meilleure communication vers le grand public pour favoriser son acceptation des biotechnologies. Par ailleurs, le Nigeria vient d’entamer des discussions avec l’Afrique du Sud en vue de la mise en place d’une loi de biosécurité.

Dans son dernier rapport, l’Organisation des Nations unies pour l’Alimentation (FAO) estime que la culture d’OGM devrait d’abord servir les paysans des pays en développement et que la culture de semences résistantes à la sécheresse et aux infestations d’insectes représente, peut-être, une partie de la solution à la faim dans le monde. Les auteurs estiment cependant qu’il faut continuer à étudier les impacts de ces semences génétiquement modifiées sur la santé et l’environnement. L’auteur du rapport, Terri Raney, estime que les biotechnologies permettent d’augmenter la productivité des fermes ainsi que les revenus des producteurs. A l’inverse, différents témoignages provenant de pays ayant déjà cultivé des OGM rapportent l’échec de ces cultures comme c’est le cas en Argentine (cf. Inf’OGM n°53), en Inde (cf. Inf’OGM n° 45) ou encore en Chine (cf. page 3).

Dans trois Etats indiens - Punjab, Haryana et Rajasthan - du coton transgénique a été mélangé délibérément avec du coton non GM, puis transformé entre autre pour l’alimentation animale et commercialisé de façon illégale. Les Ministères de l’Agriculture et de l’Environnement appellent les Etats à utiliser la Loi de Contrôle du Coton de 1983 pour lutter contre cette situation. Le laboratoire de l’Institut Central pour la Recherche sur le Coton a été mandaté pour effectuer les analyses des lots incriminés. Les sources de ces graines transgéniques ne sont pas connues avec certitude même si des hypothèses portent sur Nav Bharat Seeds ou Mahyco, filiale de Monsanto.