R.B. Shapiro et C.S. Johnson, anciens directeurs exécutifs respectivement de Monsanto et de Pioneer, ainsi que R. McConnell et R.T. Fraley, actuels présidents respectivement de Pioneer et du département Technologie de Monsanto, ont reconnu s’être rencontrés plusieurs fois entre 1995 et 1999 afin de discuter du prix de vente, de la répartition des profits et de coopération pour maintenir les prix de vente des semences transgéniques de maïs et de soja à un niveau élevé. Les entreprises ont précisé que ces rencontres n’avaient d’autre but que de modifier un accord de licence existant et qui autorisait Pioneer Hi-Bred à vendre certains produits de Monsanto. Le marché des semences de soja et maïs transgéniques représente 5 milliards de dollars par an et les deux entreprises en contrôlent 60%. Shapiro et Johnson ont également précisé que Monsanto aurait aussi fait pression sur Novartis et Mycogen pour s’entendre sur les prix de vente. Les directeurs exécutifs de ces entreprises ont déclaré avoir rejeté ces offres considérées comme illégales. Ces “discussions” feraient suite à la volonté de Monsanto de réévaluer ces accords de licence, alors sous-estimés financièrement. Ainsi, Monsanto cherchait à imposer sa stratégie commerciale, demandant notamment que soient réévaluées les “royalties” attendues, que les acheteurs soient obligés de signer un contrat interdisant de replanter leurs semences et que les entreprises vendant les semences augmentent leurs prix de vente d’une somme qu’elles reverseraient à Monsanto. Seule Pioneer avait alors refusé ces accords. Ces faits ne sont pas avérés judiciairement et le Département à la Justice n’a pas précisé si une instruction a été engagée.

Le secteur agricole de l’Etat du Rio Grande do Sul a accepté de payer à Monsanto les royalties dues pour l’utilisation de soja transgénique, culture issue de contrebande et légalisée jusqu’en 2004 (cf. Inf’OGM n°46 et 47). L’accord en cours d’élaboration devrait conduire à augmenter le prix de vente d’une tonne de soja de 3,45 à 6,90 dollars, comme “compensation des efforts de recherche” de Monsanto. La production de cette année devrait représenter 9,68 millions de tonnes (soit 16% de la production brésilienne). Les signataires de l’accord n’ont pas encore décidé si cet accord concernait la seule récolte 2004 ou s’étendrait aux futures récoltes. Un travail du congrès brésilien est en cours afin de légiférer sur la commercialisation de produits OGM au Brésil mais la loi brésilienne actuelle interdit toute culture d’OGM à but commercial sauf pour le soja qui a bénéficié de deux mesures provisoires.

Un groupe de 14 industriels dont NTT Data Corp. et des entreprises agroalimentaires ont développé un nouveau système de traçabilité alimentaire. Des étiquettes à codes barres apposées sur les produits par le producteur fourniront des informations sur les produits chimiques utilisés pendant leur élaboration et leur transport. Le détaillant collera une deuxième étiquette avec une adresse URL et un code à dix chiffres qui permettra aux consommateurs d’accéder à l’information par Internet. Les premiers essais de ce système, qui demandera moins d’investissement que les systèmes à cartes à puces classiques, ont débuté en janvier. Le système devrait être opérationnel courant 2004.

Une étude qualitative commandée par Greenpeace fin 2003, a révélé que, sur 39 produits testés, 16 contenaient du soja génétiquement modifié. Seul un des produits contenant des protéines issues d’OGM était étiqueté comme tel. Ces résultats montrent une augmentation de 20% par rapport à une étude similaire effectuée en 2002. Tous ces produits sont issus d’épiceries sélectionnées à Moscou. L’association affirme que “de plus en plus d’entreprises utilisent ces aliments transgéniques sans en informer le consommateur”. Bien que moins stricte que la législation européenne, la législation russe, dans le domaine des aliments à base d’OGM ou de produits dérivés d’OGM, requiert un étiquetage des produits contenant de telles substances.
Les analyses ont été conduites par l’Institut de Cytologie de l’Académie des Sciences russes. Une des entreprises incriminées, Darya Polufabrikaty, producteur de raviolis au boeuf, a nié utiliser des ingrédients transgéniques ou issus d’OGM. L’entreprise a même fourni les documents certifiant qu’aucun de ses fournisseurs n’utilisait de tels produits. “Il est possible que le produit testé par Greenpeace ait été contaminé par des protéines de soja transgénique utilisé dans d’autres produits de notre entreprise”, a déclaré un responsable de Darya Polufabrikaty, précisant que “si nous établissons que des produits transgéniques étaient présents dans nos produits alimentaires, nous ferons alors des excuses publiques”.