“Les laboratoires en charge de mesurer la quantité d’OGM présents dans les stocks de maïs américains fournissent des résultats régulièrement erronés”, a déclaré le Grain Inspection Packers and Stockyards Administration (GIPSA) en charge de l’inspection des lieux d’emballage et de stockage des semences. Ce problème est d’autant plus critique pour les Etats-Unis que de nombreux pays ont décidé d’obliger d’indiquer la présence d’OGM en dessous d’un certain seuil (UE : 0,9% ; Inde, Australie, Corée du Sud et Pologne : 1% et Japon, Russie et Taïwan : 5%). Des scientifiques européens, canadiens, japonais et américains ont commencé à travailler avec le GIPSA afin de normaliser ces analyses et les rendre plus fiables. “Nous essayons de remettre de l’ordre dans le chaos”, explique S. Tanner, directeur technique au GIPSA.
Les aquariums américains vont bientôt contenir un poisson rouge fluo baptisé "Frankenfish” par ses détracteurs, deuxième animal domestique transgénique après le poisson taïwanais “NightPearl” (cf. Inf’OGM n°44). Le “GloFish” va être vendu à des magasins spécialisés triés sur le volet, avant leur commercialisation officielle le 5 janvier. Il sera alors disponible partout, sauf en Californie, état qui interdit l’usage d’animaux transgéniques par peur du danger qu’ils représentent pour les populations locales. De même, l’état du Michigan, où les poissons transgéniques sont considérés comme des espèces invasives, pénalisera toute tentative de dissémination de ce poisson dans les eaux territoriales. Pour créer le “GloFish” [1], les chercheurs de l’Université nationale de Singapour ont placé le gène d’une anémone de mer dans un poisson zébré argent et noir, une espèce très répandue dans les aquariums du monde entier. Les défenseurs du “Frankenfish” espèrent d’abord convaincre les autres États et les consommateurs de l’innocuité du poisson, principalement par rapport au risque de dissémination de ce dernier dans les eaux américaines. “Le poisson tropical d’eau douce ne peut vivre ni en eau froide ni en eau salée, et sa couleur rouge lumineux fait de lui une cible facile”, avertissent ses concepteurs. La Geological Survey précise que ce poisson a été trouvé sous sa forme naturelle dans quatre lieux depuis 1968 : deux en Floride, un près de Westminster (Californie) et un enfin au Nouveau-Mexique.
Le ministère de l’Environnement allemand a effectué une étude sur la rentabilité économique de plusieurs cultures, chacune étant soit transgénique, soit conventionnelle, soit organique (bio). Les cinq cultures analysées le furent selon une caractéristique unique par culture : la lutte contre les mauvaises herbes dans le cas de culture de colza, la lutte contre les insectes dans le cas de culture de maïs, le contrôle du virus Rhizomania dans le cas de culture de betteraves, la teneur en amidon modifié dans les pommes de terre et le contrôle du mildiou pour les vignes. Les conclusions de cette étude indiquent que les cultures n’ayant pas recours au génie génétique sont “techniquement faisables, écologiquement raisonnables et hautement compétitives économiquement”.
Les grossistes en huile de coton demandent une ségrégation des filières de coton OGM et conventionnelles, actuellement inexistante. Cependant les producteurs de cette huile estime que les quantités en jeu sont trop infimes pour que cette ségrégation soit praticable.
Du maïs prélevé dans douze fermes du Vermont a été analysé par le laboratoire de l’Association d’amélioration des cultures de l’Illinois. Ces analyses ont mis en évidence une contamination par le gène codant la protéine Cry1Ab (Bt). “Les contaminations non intentionnelles ont donc commencé et, à moins que quelque chose ne soit fait maintenant, cela annonce la fin de l’agriculture biologique du Vermont“, a déclaré B. Davis, avocat du VPIRG (Groupe du Vermont de Recherche pour l’Intérêt Public). Le faible taux de contamination permet aux scientifiques d’affirmer que la contamination est due au pollen et non à une contamination initiale du stock de semences. J. Cleary, de l’Association des Agriculteurs du Nord-Est (NOFA), considère que “les agriculteurs conventionnels et biologiques sont menacés par la technologie des OGM au travers de l’émergence des industries de biotechnologie, la perte de la sélection variétale et des ressources de semences. [...] Les agriculteurs vont perdre leur marché de produits biologiques. De ce fait, la NOFA soutient la demande de suspension des cultures OGM dans le Vermont jusqu’à ce que soient connus les impacts de ces cultures pour les agriculteurs concernés”.