Le président zambien, L. Mwanawasa, persiste dans son refus de l’aide alimentaire proposée par les Etats-Unis via les Nations unies, alors que d’autres pays (Mozambique, Malawi, Zimbabwe, Lesotho et Swaziland) l’ont finalement acceptée. J. Morris, Directeur exécutif du Programme Alimentaire Mondial, a cependant réussi à ce que le gouvernement accepte la distribution du maïs litigieux à 130 000 des 200 000 réfugiés congolais et angolais qui peuplent les camps aux frontières du pays. Le ministre de l’Agriculture a fait savoir que cette décision n’engageait en rien un revirement de sa politique sur les OGM. 

Suite aux échecs des cultures de coton, les surfaces consacrées à ces dernières ont diminué de 25% au profit des cultures d’arachide, dans les états de Saurashtra et Kutch. Outre la déception sur les rendements des cultures de coton, il est à noter que les cultures d’arachide nécessitent environ deux fois moins d’eau. Ce renversement inclut les cultures de coton transgénique. « Durant les deux dernières années, j’ai essayé plusieurs variétés de coton Bt mais toutes ont échoué », explique J. Balda1, producteur de la région de Rajkot. Des essais en champs conduits dans les régions du Maharashtra et de l’Andhra Pradesh ont montré que les bénéfices nets tirés des cultures de coton Bt étaient plus faibles que ceux tirés de cultures de coton conventionnel. Près de 60% des agriculteurs ayant cultivé du coton Bt n’ont pu rentrer dans leur frais et ont même subi des pertes sèches évaluées à 1,5 euros par hectare2.

Monsanto a annoncé une hausse des prix des semences roundup ready, ceci afin d’améliorer sa santé financière. Actuellement, les semences de maïs transgéniques sont vendues au prix moyen de 129 euros au lieu de 80 euros pour des variétés traditionnelles. Les semences de soja également sont vendues 30% plus chères que celles non transgéniques et devraient subir une augmentation de 10%.

Les Etats-Unis ont demandé à la Chine de lever les barrières commerciales établies sur les importations américaines de soja suite aux plaintes de plusieurs exportateurs (américains, argentins et brésiliens) qui, du fait des contrôles drastiques, ont été dans l’impossibilité de vendre leur cargaison. La majorité du soja américain étant transgénique, le gouvernement chinois avait décidé de contrôler l’importation de ces produits (cf. Inf’OGM n°28). Or, la Chine importe pour environ 1 milliard de dollars par an de soja américain.

Un sondage - effectué auprès d’agriculteurs canadiens par I. Mauro et S. McLachlan (Université d’Environnement du Manitoba) - nous apprend que 87% des agriculteurs interrogés se déclaraient « fortement opposés au blé transgénique » et refuseraient d’en cultiver. Les 13% restant sont partagés entre des indécis et des agriculteurs favorables à cette culture. L’industrie agricole bio du Canada craint de son côté que la culture de ce blé condamne la filière blé du Canada au transgénique, à l’image de la filière colza. De son côté, Monsanto a refusé de retirer sa demande d’autorisation mais s’est engagé à ne pas mettre en vente ce blé tant que l’Europe et le Japon ne l’autorisent pas. D’après McLahlan, la principale peur des agriculteurs repose sur des considérations économiques. Cependant, dans l’hypothèse d’ouverture des marchés européens et japonais aux OGM, une majorité des agriculteurs reste opposé à cette culture, explique-t-il.

Une étude commandée par Les Amis de la Terre et Greenpeace montrent les impacts des cultures OGM en Espagne tels que contamination de cultures organiques, taux de production plus faibles, bénéfices surestimés et faiblesse des contrôles et du suivi des cultures par le gouvernement espagnol. L’Espagne est le seul pays européen à autoriser une culture de maïs Bt176 de Syngenta à but commercial, à raison de 25 000 ha par an. Dans leur rapport, les deux associations concluent qu’ « il n’existe aucune information officielle sur la localisation de ces cultures, aucun étude indépendante sur les résultats de ces cultures en termes agronomiques, sur les possibilités d’apparition de résistance, les impacts sur des espèces non ciblées par l’insecticide Bt et sur l’écosystème du sol et enfin, aucune étude sur les effets des gènes de résistance aux antibiotiques (présents dans les plantes) sur l’Homme ». Elles dénoncent également l’absence d’évaluation officielle des conséquences sociales, économiques et environnementales de ces cultures en Espagne. Sur la base de constat et en application du principe de précaution, les deux associations demandent un arrêt immédiat des cultures transgéniques à objectif commercial en Espagne.