Une étude danoise a analysé les conséquences de la coexistence de cultures OGM et non OGM. Les résultats, basés sur des hypothèses de 0%, 10% ou 50% de culture OGM au Danemark, ainsi qu’un seuil de 0,9% de présence d’OGM dans les cultures conventionnelles, concluent que des mesures de sécurité doivent être adoptées comme notamment le contrôle des semences, des zones tampons, la rotation des cultures, et le nettoyage de tous matériels. De plus, les coûts financiers de telles mesures sont estimés selon la nature des cultures : ainsi, le surcoût serait de 0 à 2% pour le maïs, pomme de terre et céréales, 3 à 9% pour le colza, les pois, l’herbe et les légumes conventionnels et de 8 à 21% pour ces mêmes produits mais biologiques. De leur côté, les commissaires européens ont examiné le concept de coexistence ainsi que les mesures de gestion agricole envisageables, les possibilités d’établir des zones indemnes d’OGM et la question de la responsabilité en cas de présence fortuite d’OGM. Pour eux, la question de la coexistence se rapporte aux conséquences économiques de la présence fortuite d’OGM dans des produits agricoles issus de cultures non génétiquement modifiées. Dans une note adressée à la Commission européenne, F. Fischler, Commissaire européen à l’Agriculture, estime que les frais de la séparation des filières doivent être pris en charge par les agriculteurs bio eux-mêmes, car ces derniers tirent un avantage économique de l’absence d’OGM. Le Commissaire a ainsi reconnu implicitement l’impossibilité de toute coexistence entre cultures OGM et cultures non OGM.

L’article des Dr Zimmerman et Qaim, publié dans Science de février 2003 (cf. Inf’OGM n°39) sur le rendement des cultures de coton Bt en Inde, est fortement controversé tant par des opposants que par des partisans aux OGM : ils dénoncent le fait que cette étude soit basée sur les résultats de rendements fournis par Monsanto et Mahyco, sa filiale indienne [1]. « Ce type d’étude basée sur de maigres et douteux résultats d’essais en champ font beaucoup de tort à la science et à la biotechnologie » explique S. Shantharam de l’Institut International de Politique de Recherche Alimentaire. « Les résultats officiels de cet article sont fournis par Mahyco et Monsanto, maîtres d’œuvre des essais en champ. Comment peut-on se fier à ces données au vu des intérêts économiques de ces entreprises dans le coton transgénique ? », demande D. Sharma, membre du Forum Indien sur les Biotechnologies et l’Alimentation.

Deux entreprises de biotechnologie (StarLink Logistics et Advanta USA) ont accepté de payer 110 millions de dollars aux agriculteurs ayant vu leurs cultures contaminées par du Starlink ou ayant été pénalisés commercialement par la méfiance des consommateurs vis-à-vis du maïs, suite au scandale Starlink de 1999 (cf. dossier Starlink, mars 2001).

Washington a renoncé à attaquer, devant l’organe des différends de l’OMC, le moratoire de l’Union européenne sur les OGM, a annoncé un porte-parole de l’ambassade américaine à Londres. « Je suppose que l’idée est que nous n’avons pas besoin de nouveaux points de frictions commerciaux », a déclaré le ministre américain aux affaires agricoles, Peter Kurz, dans une déclaration à la BBC.

Les Etats-Unis et le Canada ont accordé, début mars 2003, une autorisation de mise en culture commerciale pour un maïs Bt créé par Monsanto. Ce maïs génétiquement modifié (MON863) exprime la protéine insecticide Cry3Bb1 ciblant notamment la chrysomèle du maïs (Diabrotica sp.). Ce maïs possède en outre le gène de résistance à un antibiotique (nptII). L’autorisation stipule la mise en place de zones refuges d’une superficie égale à 20% de celle cultivée avec ce maïs. G. Jaffe, du Center for Science in the Public Interest, estime que la mesure n’est efficace qu’à partir de 50%. Curieusement, ce maïs était déjà autorisé pour l’alimentation humaine et animale aux Etats Unis (2001), au Japon (2002) et au Canada (2003).

L’étiquetage des OGM est souhaité par les étasuniens, selon plusieurs sondages.