Le quotidien La Tribune présente la position de « la communauté africaine sur la politique européenne concernant les OGM. L’article fait tout d’abord référence au conflit actuel sur les OGM entre les Etats-Unis et l’Union européenne et rappelle que 27% des surfaces d’OGM cultivées dans le monde en 2002 se trouvent dans des pays en développement. Puis il présente la position de Josselyn Webster, membre d’AfricaBio, une association sud-africaine de scientifiques spécialistes des biotechnologies, financée par la fondation Rockfeller, US Aid et des entreprises des « sciences de la vie ». Pour elle, « les gouvernements européens ont laissé les anti-OGM monopoliser la parole. Or les OGM constituent une technique extrêmement puissante pour lutter contre le problème de la faim en Afrique. L’attentisme de l’Europe crée énormément de confusion sur le continent. Le refus de la Zambie (cf. ci-dessous), menacée d’une grave crise alimentaire, de recourir à l’aide alimentaire américaine au motif qu’elle contient des OGM en est une excellente illustration ». Alors que La Tribune ne base son article que sur ce seul interview, Inf’OGM rappelle que l’association AfricaBio, qui s’est déjà positionnée en faveur des OGM, s’est vue décerner le prix du « plus grand hypocrite » lors du Sommet du Développement Durable (Johannesburg 2002), par les ONG présentes.
Le Département à l’Agriculture (USDA) a demandé aux représentants de l’Agence à l’Aide alimentaire en poste à l’étranger de signaler tout prémisse de refus d’un pays à importer des cargaisons américaines afin de prendre les mesures diplomatiques correspondantes et chercher à comprendre les motivations d’un refus potentiel et espérer ainsi convaincre le pays en question à accepter l’importation. Or, les agences américaines locales à l’aide alimentaire s’approvisionnent principalement aux Etats-Unis où aucune segrégation entre produits OGM et non-OGM n’est faite. L’Union Européenne dénonce l’utilisation de l’aide alimentaire à des fins commerciales.
Le Ministre de l’Agriculture brésilien a indiqué qu’une cargaison de 7 400 tonnes de maïs en provenance des Etats-Unis contenait des graines de maïs génétiquement modifié. Cette cargaison va donc devoir soit, être brûlée, rendue aux Etats-Unis ou encore recyclée en papier. L’entreprise importatrice, l’Industrie Nationale de Chimie des Féculents conteste ces dernières analyses, affirmant que la cargaison avait déjà été certifiée comme « sans OGM ».
Le refus de l’aide alimentaire de maïs transgénique par le gouvernement zambien a été qualifié de comportement irresponsable au vu de la de famine qui sévissait dans le pays (cf. Inf’OGM n°36). Or, la gravité de la situation a pu être exagérée, estiment les journalistes du London Times après avoir rencontré les différents acteurs impliqués dans l’alimentation en Zambie. Ainsi, Judith Lewis, directrice régionale du PAM a reconnu qu’il était difficile d’obtenir des données précises. Brenda Cuppa, directrice locale de Care International déclare que « la situation a pu être dramatisée afin d’obtenir une réponse plus rapide ». Enfin le Dr Scott, consultant pour le gouvernement américain sur la question des réserves alimentaires, explique « je pensais que le refus du gouvernement d’accepter le maïs transgénique allait conduire à la mort de nombreuses personnes. Cela n’a pas été le cas. […] Cette condamnation des OGM et l’absence de conséquences sur la population a soulevé des questions sur la gravité effective de la crise alimentaire ».
L’huile de noix de coco est largement utilisée dans l’alimentation et dans l’industrie pour sa forte teneur en acide laurique. Un colza manipulé génétiquement, à forte teneur en acide laurique, risque de concurrencer l’huile de noix de coco. Les experts sont inquiets : en Inde, les moyens d’existence de plus de 10 millions de familles seraient menacés.
Le gouvernement ougandais a lancé un appel afin de faire face à la crise alimentaire qui pourrait se déclarer dans le nord du pays. Cette situation fait suite aux déplacements de plus de 800.000 personnes réfugiées du fait de la guerre. Le représentant de l’Ouganda auprès du Programme Alimentaire Mondial (PAM), Ken Noah Davies, a déclaré que toute nourriture pouvant être envoyée en Ouganda serait acceptée, transgénique ou non.
Le semencier Grandi Molini Italiani a déclaré qu’il n’importerait pas de blé transgénique, alors que Monsanto a déposé des demandes au Canada et aux Etats-Unis. « Je ne vois aucune raison d’exposer mon entreprise au risque de contamination accidentelle dans le cas d’utilisation de blé transgénique » a déclaré son président, Antonio Costato. Cette société utilise plus de 1,2 millions de tonnes de blé par an.
La tension monte entre l’Union Européenne et les Etats-Unis, ces derniers se montrant de plus en plus pressant pour que le moratoire européen sur les OGM soit levé.
L’hebdomadaire britannique New Scientist a annoncé la disparition de la banane de la surface de la planète dans les quinze prochaines années pour cause de maladie virale.
Eurofins Scientific est devenu bénéficiaire en 2002. La société de biotechnologie (spécialisée dans le domaine des analyses alimentaires, génétiques, médicales…) annonce une hausse de 25% de son chiffre d’affaires annuel, à plus de 160 millions d’euros [1]. Selon des données provisoires et non auditées, le résultat d’exploitation a doublé. Il devrait être compris dans une fourchette de 7,7 à 8 millions d’euros, contre 3,8 millions un an plus tôt. Avec ce quatrième trimestre, Eurofins Scientific est maintenant bénéficiaire depuis neuf mois. Le chiffre définitif devrait être annoncé d’ici la fin du mois à l’occasion de la publication officielle des résultats, le 26 février. Elle s’élevait à 9,3 millions d’euros à fin septembre. Pour 2003, Eurofins compte poursuivre son plan d’économies sur la même pente bénéficiaire.