Les compagnies d’assurance n’assureront pas contre les risques éventuels liés aux OGM. A l’instar des guerres ou des accidents nucléaires, les risques sont estimés trop importants pour garantir les agriculteurs ou les consommateurs. Les experts fonciers invitent donc les exploitants à ne pas s’engager dans cette culture.
Les agriculteurs anglais et l’industrie agro-alimentaire réalisent que le soja dit “non-OGM” importé pourrait être contaminé. Plutôt que de perdre temps et argent dans des contrôles et des évaluations, ils ont donc décidé de le remplacer par le lupin. Celui-ci permettrait de garantir que le bétail soit nourri à 100% sans OGM et d’accroître l’autosuffisance alimentaire et ainsi d’équilibrer la balance des paiements.
L’une des plus grandes chaînes alimentaires suisses, Coop, a dû retirer de la vente des paquets de polenta argentine, suite à la découverte par le laboratoire Genescan, mandaté par Greenpeace, de traces de maïs transgénique GA21 (Monsanto) interdit en Suisse. Ce maïs n’est pas non plus autorisé à la culture en Argentine.
L’Agence Américaine pour le Développement International (USAID) a mis en place des mesures “destinées à étendre les avantages de la biotechnologie agricole à l’ensemble de l’Afrique et à y améliorer la sécurité alimentaire”. Travaillant avec des centres de recherche locaux privés ou publics, à l’instar de l’ASARECA (qui regroupe des instituts du Burundi, de l’Érythrée, de l’Éthiopie, du Kenya, de Madagascar, de l’Ouganda, de la République démocratique du Congo, du Rwanda, du Soudan et de la Tanzanie), l’USAID "vise à vulgariser les applications de la biotechnologie agricole et à lancer un programme destiné à harmoniser la réglementation relative à la biosécurité au niveau régional".
Un rapport intitulé “Public Perceptions of Agricultural Biotechnologies in Europe (1998-2000)”, demandé par la Commission européenne et réalisé par des chercheurs européens (Royaume Uni, France, Espagne, Allemagne et Italie), remet en cause un certain nombre de préjugés, notamment le rejet des OGM par ignorance et mésinformation. Le professeur Wynne (Université de Lancaster) observe que “la source du conflit n’est pas dans la technologie mais dans la façon dont les institutions gèrent ces questions”. Les personnes interrogées souhaitent que leur avis soit mieux pris en compte. Claire Marris (INRA) qui participait à l’étude, explique que “la plupart des gens ne sont pas convaincus que les bénéfices des OGM proposés aujourd’hui répondent à un besoin sociétal qui justifierait une prise de risque, même minime, à long terme”.
La chaîne alimentaire “Bremke and Hoerster”, une des 20 premières entreprises alimentaires allemandes, a décidé de ne pas commercialiser la viande provenant d’animaux nourris avec du soja transgénique ou élevés avec des antibiotiques. Appartenant à ce groupe alimentaire, les détaillants “Familia” et “Combi” offriront eux aussi de la viande de la marque “Arnsberger”. Cette dernière n’offre en outre que de la viande produite par des éleveurs régionaux pour éviter tout transport sur de longues distances.
M. Larson, sous-secrétaire d’État aux affaires économiques, commerciales et agricoles, lors d’un discours le 29 mars 2002 à l’ “Industrial College of the Armed Forces“, a mis l’accent sur l’avantage des biotechnologies en matière de productivité agricole et de lutte contre la famine : “Je fais partie de ceux qui pensent que ces biotechnologies sont au cœur d’une seconde révolution verte”. Les représentants américains comptent intervenir dans ce sens lors du sommet de la FAO sur l’alimentation (à Rome), de la réunion du G8 qui portera sur la promotion de la croissance économique en Afrique, ou du sommet des Nations-Unies sur le développement durable (à Johannesburg).
La plupart des magasins néo-zélandais sont désormais “sans OGM”, puisque quelques grandes industries agroalimentaires en Nouvelle-Zélande ont supprimé les produits contenant des OGM. Greenpeace vient de publier un guide indiquant les produits avec ou sans OGM (enquête portant sur 1159 produits) et les supermarchés qui les commercialisent. Le “GE Free Food Guide” en est à la 3ème édition. Exprimant la position des firmes, la classification reste la même selon les 3 couleurs (rouge-orange-vert). Notons que les produits qualifiés sans OGM (liste verte) sont pour la plupart labellisés “bio”.