Un rapport officiel (publié par l’Inspection des Achats et des Transformations des Produits Agricoles, GISPAR en octobre 2001), reconnaît pour la première fois la présence d’OGM sur le marché polonais. Ce constat fait suite à l’analyse, pendant deux ans, de 32 000 tonnes de soja et de maïs (en vrac et à demi transformé) et 292 tonnes de soja et maïs transformés. Il conclut à la nécessité d’un meilleur contrôle des OGM pour assurer un étiquetage fiable.
Hershey foods, entreprise agroalimentaire spécialisée dans les produits chocolatés, a décidé de n’utiliser que des betteraves sucrières garanties non génétiquement modifiées pour sa production de friandises. Cette entreprise exporte ses produits dans plus de 90 pays.
Vitasoy USA, producteur de lait de soja et de tofu ayant un chiffre de vente de 64 millions de $ en 2000, filiale de Vitasoy Holdings International, basé à Hong Kong, affirme n’utiliser que du soja certifié non-OGM.
L’entreprise Navbharat a vendu sans autorisation des semences de coton Bt à des agriculteurs de l’Etat de Gujarat. Ce coton, cultivé sur dix milles hectares, a été découvert par Mahyco (filiale de Monsanto), qui attend une autorisation de commercialisation pour cette variété l’an prochain. Mahyco dénonce auprès du Genetic Engineering Approval Committee, comité du ministère de l’environnement, ce non-respect des procédures. Le président du département indien du comité de biotechnologie voit dans cet événement « un avant-goût de la situation, si les OGM échappent aux contrôles ». P. K. Ghosh, du département de biotechnologie, pense qu’il faudrait « investir 100 millions Rs (2 millions $) pour équiper les laboratoires nationaux et mieux contrôler les OGM ». Le gouvernement indien a ordonné aux agriculteurs de détruire ces champs illégaux. Cependant 70% des récoltes auraient déjà été mises sur le marché. Plus récemment, le gouvernement a décidé d’indemniser les agriculteurs, victimes de cette escroquerie. Le gouvernement estime que du coton Bt a pu aussi être vendu dans d’autres Etats (Maharashtra, Andhra Pradesh et Punjab).
Lucien Bourgeois, responsable économique à l’Assemblée permanente des Chambres d’Agriculture, estime que les OGM constituent une fausse solution aux problèmes agricoles actuels. En effet, la recherche d’une baisse des prix des produits agricoles n’est pas une solution pour le Tiers-Monde. Par ailleurs, l’Europe est en situation d’excédents structurels, ainsi « toutes les innovations qui contribueront à augmenter la production ne feront qu’empirer la situation ». M. Bourgeois ne croit pas que les OGM puissent réduire les coûts de production : ces techniques sont coûteuses en elles-mêmes. Pouvant favoriser le développement de résistance ou se disséminer, elles augmenteraient d’autant les coûts. Il voit aussi une menace dans l’appropriation possible par quelques entreprises du « patrimoine génétique de l’humanité ». Il réclame donc « un droit d’inventaire du citoyen sur les OGM ».
Selon l’International service for acquisition of agri-biotech applications (ISAAA), lobby des multinationales de biotechnologie, les surfaces mondiales de cultures OGM ont progressé de 10% entre 2000 et 2001 pour atteindre 50 millions d’hectares (contre 44,2 en 2000). Les six pays qui produisent le plus d’OGM restent les États-Unis, l’Argentine, le Canada, la Chine, l’Afrique du Sud et l’Australie. Inf’OGM rappelle qu’en l’absence de statistiques mondiales indépendantes, l’ISAAA est pour l’instant la seule à fournir des chiffres.
Greenpeace a rédigé et diffusé un guide (True Food Consumer Guide) pour aider les consommateurs à s’approvisionner en produits alimentaires sans OGM. En effet, des tests récents (réalisés par le laboratoire DNA Chips) ont mis à jour que de nombreux produits vendus sur le marché contenaient des OGM.
La chaîne américaine de supermarchés Trader Joe’s a annoncé qu’elle retirait immédiatement tous les OGM de ses 800 marques maison (soit 85% des produits vendus). Trader Joe’s compte environ 200 supermarchés répartis dans 15 états américains (notamment New York, New Jersey, Massachussetts, et Californie). “C’est la première fois [aux États-unis] qu’une grande chaîne de supermarchés retire les produits contenant des OGM”, déclare Heather Whitehead, de Greenpeace États-Unis. Trader Joe’s est la propriété majoritaire de Theodore Albrecht qui possède également (avec son frère Carl) la chaîne Aldi (4 500 magasins en Europe). Celle-ci a déclaré, en Grande Bretagne et en Allemagne, ne plus utiliser de produits à base d’OGM.
AUSTRALIE - Plusieurs grandes entreprises agro-alimentaires australiennes, notamment Goodman Fielder et Sanitarium, ont décidé d’abandonner les OGM pour ne pas avoir à mentionner leur présence sur les étiquettes. L’industrie estimait pourtant entre 40 et 60% le taux d’ingrédients issus d’OGM dans les produits manufacturés.
Suite à une demande grandissante des consommateurs pour de la viande issue d’animaux nourris sans OGM, les supermarchés européens (notamment en Angleterre : Tesco et Asda) demandent des certifications de plus en plus nombreuses. 4 millions de tonnes de soja, provenant principalement du Brésil, ont été certifiées « garanties sans OGM » par le laboratoire Cert ID, en 2001, contre 700 000 tonnes en 2000. Un rapport du département d’agriculture américain estime
la demande européenne de soja non-OGM à 20-25 % des 28 millions de tonnes utilisées par an.