Lors de ses assises (29-31 octobre 1999), la Fédération des Protestants de France a adopté une résolution appelant à la vigilance sur "les dangers de certains OGM" et condamnant le développement des semences stériles Terminator [1]. De même, les Luthériens Français de l’Eglise Protestante ont dénoncé les “dérives contraires à toute éthique chrétienne" de certaines recherches génétiques dans l’agroalimentaire, en particulier le développement de semences dites Terminator. "Il est inacceptable que des intérêts purement économiques fassent courir des risques menaçant la survie de population entières, notamment dans les pays les plus pauvres, voire celle de toute l’humanité", a souligné le Consistoire dans un communiqué.
Plus récemment, le 15 mai 2006, le Secrétaire Général du Conseil Mondial des Eglises a fortement condamné la technologie “terminator” et appelé les Eglises et les partenaires œcuméniques à engager des actions contre cette dernière [2]. Pour lui, les semences stériles augmenteront l’injustice économique partout dans le monde. En Allemagne, les églises protestantes font pression pour que soit votée une loi, au niveau national et européen, qui interdise les semences Terminator. Selon la FAO, 1,4 milliards de personnes dépendent des semences paysannes, ressemées chaque année.
Une coalition de 38 organisations internationales (dont des scientifiques, des écologistes, des syndicalistes, des experts en armes biologiques, etc.) demande un vrai débat public et un encadrement adéquat et contraignant sur la biologie synthétique [3]. En effet, un groupe de biologistes s’est réuni du 20 au 22 mai à Berkeley (Californie) afin d’appeler à la mise en place d’un code de conduite volontaire pour auto-réguler leurs travaux. La coalition leur demande d’abandonner leurs propositions d’autorégulation et qu’ils acceptent de se confronter au public dans le cadre d’un débat sur les implications de leur travail. Depuis quelques années, les chercheurs peuvent produire des êtres vivants artificiels grâce à une transcription du code génétique. Ainsi, en octobre 2005, les chercheurs du Center for Disease Control (Etats-Unis) ont recréé le virus de la grippe espagnole de 1918 qui, à l’époque, tua entre 50 et 100 millions de personnes. Et en avril 2006, des scientifiques de l’Université de Wisconsin-Madison ont créé une nouvelle version de la bactérie E. Coli. Une quarantaine de firmes, dont Synthetics Genomics, de Craig Venter, sont impliquées dans la synthèse de la vie artificielle.
France Nature Environnement (FNE) a saisi en référé le Tribunal administratif de Clermont Ferrand contre les 17 autorisations d’essais en champs [4]. FNE rappelle que le Conseil d’Etat et le Tribunal administratif de Clermont-Ferrand ont jugé que de telles autorisations étaient illégales.
Le maire et plusieurs conseillers municipaux de Duluth (Minnesota) ont signé une lettre ouverte “Sauver le Riz Sauvage” [5], adressée au Gouverneur de l’Etat et au Président de l’Université du Minnesota, afin de demander l’interdiction du riz GM dans l’Etat du Minnesota. Pour eux, le riz est le seul grain indigène spécifiquement d’Amérique du Nord et lié à la culture des amérindiens Anishinaabegs. L’Université du Minnesota a entrepris des travaux de modification génétique sur le riz.
Le 17 juin 2006, des militants anti-OGM ont détruit un champ de maïs transgénique à Ouzouer-sous-Bellegarde (Loiret), avant d’y replanter du maïs non-GM. La police a arrêté 42 militants pour une garde-à-vue [6].
Quelques dizaines de personnes ont répandu le 4 juin 2006 des semences de maïs bio sur une parcelle OGM à Daux (près de Toulouse) afin de perturber l’essai de maïs GM et d’informer la population [7].
Le 9 juin 2006, des militants de Greenpeace, de la Confédération paysanne et des Faucheurs volontaires se sont à nouveau rassemblés devant le site de stockage de semences de Monsanto à Trèbes (Aude) afin de protester contre la commercialisation de semences GM. Monsanto célébrait ce jour les 30 ans de son implantation en France. Selon Greenpeace, “le plus épais mystère plane sur les activités réelles du site Monsanto de Trèbes”.
Procès d’Orléans - Le 16 mai 2006, l’avocate générale Marie-Odile Bor a requis devant la cour d’appel d’Orléans, des peines plus lourdes qu’en première audience. Et le 27 juin 2006, date du délibéré, la Cour condamnait Jean-Emile Sanchez à deux mois ferme et les 48 autres Faucheurs à deux mois avec sursis. Pour l’avocate générale, “il faut recentrer le débat sur l’action pénale commise par les prévenus. Ce n’est pas le procès des OGM. [...] La controverse persiste quant à la dangerosité des OGM, et il n’y a pas de traces de preuves de danger actuel”.
Lire les témoignages de la défense : http://www.monde-solidaire.org/spip... et http://www.monde-solidaire.org/spip...
Lire les témoignages de la partie civile : http://www.monde-solidaire.org/spip...
Greenpeace avait lancé les “Détectives des villes”, qui détectaient la présence des OGM sur les étals des supermarchés. Fin juin 2006, Greenpeace récidive avec les “Détectives des Champs OGM” [8] en proposant des tests pour détecter la présence du maïs MON810. Il ne s’agit pas de tester la contamination des parcelles, mais bien les parcelles commerciales semées entièrement en MON810. Deux parcelles ont déjà été localisées : elles sont répertoriées de façon précise sur le site de Greenpeace.
Le Center for Food Safety, soutenu par 50 organisations, a engagé le 7 juin 2006 un procès auprès de la cour de District à Washington (DC) contre la FDA, l’agence états-unienne en charge de l’alimentation, pour manque d’études de sécurité avant la commercialisation des OGM et l’absence d’étiquetage de ces produits [9]. En mars 2000, ces organisations avaient adressé une pétition officielle à la FDA sur la question de l’innocuité des OGM [10]. Or, jusqu’à présent, la FDA a refusé d’y répondre. Le CFS demande donc que les OGM soient rigoureusement évalués avant leur mise sur le marché et que la notion d’ “équivalence en substance” soit abandonnée.