Les comptes de la Confédération paysanne ont été saisis deux fois, suite à la mise en exécution d’un jugement de 2003 (cf. Inf’OGM n°70 et 73) [1]. Le syndicat a contesté devant le Tribunal de Grande Instance de Bobigny le bien fondé des saisies. Le juge de l’exécution a reconnu la validité des arguments présentés par le syndicat “démontrant l’inexistence juridique de la société bénéficiaire du titre exécutoire, Monsanto France S.A.”. Le juge a prononcé l’annulation de la dernière saisie. Le syndicat entend engager les procédures nécessaires pour recouvrer les autres sommes saisies.
En Afrique de l’Ouest, des associations se mobilisent pour dénoncer les PGM.
Ainsi, au Niger [2], la Coalition Equité/Qualité contre la vie chère au Niger, en partenariat avec Swissaid, a initié les premières journées de réflexion sur les OGM. Les participants ont adopté une résolution qui marque à la fois leur engagement à créer des espaces d’échanges sur les OGM et à lancer un réseau de lutte contre l’introduction et la commercialisation des PGM. Ils ont notamment demandé au gouvernement de créer et de renforcer les capacités humaines et techniques des laboratoires au Niger pour un meilleur contrôle des OGM.
Au Burkina Faso [3], le Syndicat national des travailleurs de l’agro-pastoral (SYNTAP) dénonce le choix du gouvernement de cultiver des PGM et considère qu’il “s’est engagé dans une aventure suicidaire pour les paysans”. Pour le syndicat, les PGM menacent directement l’activité agropastorale, du fait notamment des droits de propriété intellectuelle et du coût des semences GM. Pour manifester son mécontentement, ce syndicat a organisé un sit-in, le 1er mai.
Par ailleurs, la Coalition pour la protection du patrimoine génétique africain [4], issue des huit pays de l’Union économique et monétaire ouest-africaine, s’est réunie au Togo afin de finaliser le contenu d’une formation pédagogique sur les OGM. Cette Coalition s’emploie à amener les décideurs à voter des lois en vue de prendre des mesures qui protègent le patrimoine génétique africain.
Le Conseil d’Etat a annulé le 28 avril 2006 deux autorisations données en juin 2004 par le Ministère de l’Agriculture à Monsanto pour expérimenter du maïs GM [5]. Il s’agit d’une première dans l’histoire du droit français.
Une centaine de manifestants de Greenpeace, de la Confédération paysanne et des Faucheurs volontaires ont lancé une deuxième opération d’ “inspection citoyenne” en occupant le 5 mai 2006, pendant cinq heures, l’usine de semences de Monsanto située à Peyrehorade (Landes) : ils n’ont pas trouvé de semences GM. Ils protestaient contre la distribution de semences GM en France “dans le plus grand secret”.