A l’initiative du Center for Food Safety [1] et de deux producteurs de semences de luzerne, une plainte a été déposée devant la Cour fédérale du District du Nord de la Californie contre l’autorisation donnée par l’USDA pour de la luzerne génétiquement modifiée pour tolérer le glyphosate, à destination du bétail. 83% de la luzerne est cultivée aux Etats-Unis sans herbicide et de nombreux experts notent que la luzerne GM entraînera une augmentation de la consommation d’herbicide. Les plaignants demandent qu’une véritable analyse des risques soit réalisée en prenant en compte que la luzerne est une culture pérenne, qu’elle a un fort pouvoir de dissémination et que de nombreuses variétés de luzerne naturelle existent. C’est la première plante pérenne à avoir été autorisée aux Etats-Unis. La coalition estime qu’une fois autorisée, en quelques années il deviendra impossible de produire de la luzerne non-GM. Autre critique : la luzerne GM fera perdre des marchés aux Etats-Unis, étant donné que ses principaux clients - Japon (75%) et Corée du Sud - sont méfiants vis-à-vis des PGM. Les exportations américaines de luzerne représentent annuellement 480 millions de dollars et elle est cultivée sur 11 millions d’ha.

Plus de 90 producteurs de coton du Texas ont engagé un procès contre Monsanto et deux entreprises affiliées - Delta & Pine Land et Bayer CropScience -, auprès de la Cour fédérale à Marshall [2], précisant qu’ils avaient souffert de pertes. Les plaignants affirment que le coton Roundup Ready de Monsanto ne tolère justement pas le Roundup dans des conditions de forte chaleur ou de sécheresse et que Monsanto le savait mais n’en a pas informé les agriculteurs. Pour Monsanto, il n’existe aucun lien entre la perte de récolte et ses variétés. Or, un agriculteur, Alan Stasney, précise qu’une partie de son champ non traitée par inadvertance avec du roundup a eu un rendement supérieur de 40% par rapport à la partie traitée. Il conclut que la perte lui a coûté plus de 250 000 dollars en vente. Monsanto a nié les allégations et a proposé de régler ce différend à l’amiable, ce que plus de la moitié des agriculteurs ont accepté.

La Confédération paysanne a déjà vu ses comptes bancaires saisis en novembre 2005 (cf. Inf’OGM n°70, FRANCE - Compte saisi), puis de nouveau le 23 février à hauteur de 18 000 euro, par Monsanto, en application du jugement du TGI de Montauban le 9 mai 2000. D’autres entreprises qui ont vu leurs champs expérimentaux détruits ont, elles aussi, entrepris des actions pour recouvrer leur amende. Ainsi, Biogemma a engagé des procédures de saisies mobilières sur les biens de faucheurs volontaires comme Jean-Baptiste Libouban et Gilles Lemaire, condamnés pour leur action d’août 2004, à Marsat. Le 27 janvier 2006, ces derniers ont reçu un avis de saisie-vente sur leurs biens corporels mobiliers pour les dommages et intérêts de 200 000 euro. Le 8 mars 2006, l’huissier s’est présenté au domicile de l’ex-secrétaire national des Verts pour en dresser l’inventaire : rien qui vaille d’être saisi. José Bové et Noël Mamère, autres faucheurs condamnés, ont reçu le papier bleu annonçant le “commandement à payer”. Ils doivent s’attendre eux aussi à une visite pour inventaire.
De même, les huit condamnés de Toulouse, dont G. Lemaire, J.B. Libouban, J. Bové et N. Mamère ont reçu des avis semblables par Pioneer suite à leur condamnation à 63 000 euro de dommages et intérêts, après le fauchage de juillet 2004, à Menville. Pour José Bové, “il n’est pas question de payer quoi que ce soit”.

INTERNATIONAL - Une Journée Collective Internationale d’Opposition aux OGM
(JIGMOD) aura lieu le 8 avril 2006. 25 pays sont concernés et en France, 43 manifestations sont d’ores et déjà prévues.