Greenpeace a immobilisé des bulldozers, venus détruire la forêt et accroître la culture du soja transgénique, soja destiné à l’alimentation animale en Europe et en Chine. “Chaque heure qui passe, l’équivalent en surface de vingt terrains de football de la forêt argentine est détruit. Pour trois tonnes de soja produit, un hectare de forêt est perdu. L’expansion du soja se traduit par le même processus de déforestation au Paraguay, en Bolivie et dans le sud du Brésil”. Par ailleurs, les “barons du soja” payent la police locale pour évacuer par la force les habitants de la forêt.
Un groupe, nommé “le Monde Futur”, a revendiqué la destruction, le 20 juillet 2004, d’un champ expérimental de pomme de terre transgénique, situé à Groningen, à 180 km d’Amsterdam, appartenant à Avebe. Les pommes de terre avaient été modifiées pour leur amidon utilisé dans l’industrie textile et papetière.
Suite aux différentes interventions de la Confédération Paysanne auprès de la Préfecture, le gyrobroyage des essais OGM de St-Pé St-Simon (Lot et Garonne) abandonnés par le GEVES, responsable de l’expérimentation, a finalement eu lieu samedi 31 juillet par le producteur. La Confédération Paysanne 47 se réjouit de ce résultat que l’on doit à une forte détermination paysanne ainsi qu’à une mobilisation des habitants de St-Pé St-Simon qui se sont prononcés à 95% pour une commune sans OGM. Dans le traitement de ce dossier, la Confédération Paysanne a pu constater une sous-évaluation des dangers OGM de la part des pouvoirs publics envers l’agriculture du département, orientée vers des démarches de qualité. Quant à Syngenta, responsable de l’implantation des cultures, elle a tardé à les faire détruire. La Confédération Paysanne 47 demande donc aux producteurs multiplicateurs de semence de préférer des entreprises plus soucieuses et plus respectueuses des distances d’isolement, et plus promptes à régler un problème de contamination.
Une coalition de la société civile rappelle, dans une lettre ouverte à la ministre de l’Agriculture, Françoise Gauthier, la promesse du Parti Libéral du Québec (PLQ) en faveur d’un étiquetage obligatoire des OGM au niveau provincial dès 2004. En effet, on peut lire dans le programme du PLQ : “Développer une politique rendant obligatoire l’étiquetage de tous les aliments contenant des OGM”1. Quelque 87% des Québécois2 souhaite que soit rendu obligatoire l’étiquetage, même si le gouvernement fédéral refuse de bouger.
Le Collectif des Faucheurs Volontaires s’est réuni, dans le Tarn et Garonne, les 24 et 25 juillet. À ce jour, près de 3000 personnes ont adhéré à ce collectif qui s’est fixé pour but de “mener à visage découvert des actions citoyennes de décontamination de cultures, polluées par les ambitions financières et le mépris de la santé publique affichés par les grandes firmes semencières”. Le 25 juillet, environ mille personnes ont arraché un hectare de maïs GM, à Menville, près de Toulouse, appartenant à Pioneer qui a porté plainte (1).
Parmi les autres actions du Collectif, notons celle qui a réuni 160 militants le 14 août 2004, à Greneville-en-Beauce près de Pithiviers et qui a conduit à l’arrachage d’une parcelle de maïs OGM exploitée par Monsanto et celle qui fut menée à Marsat (Puy-de-Dôme) où 500 personnes ont détruit un champ expérimental de maïs transgénique, malgré la présence hostile d’une centaine d’agriculteurs, des chercheurs de Biogemma et de dizaines de gendarmes mobiles (2).
En région parisienne, le “Collectif des Citoyens Contre les Chimères Champêtres” (C5) a tenté de détruire un essai, le 21 juillet 2004. La présence de nombreux policiers ne leur a pas permis de détruire l’essai de maïs OGM. Une cinquantaine de personnes sont finalement revenues et une centaine de m2 de maïs ont été piétinés (3).
“Les pyrales mutantes” ont “neutralisé” une parcelle de 1500 m2 de maïs transgénique en Haute-Garonne. La société Arvalis-Institut du végétal, organisme de recherche appliquée proche de l’INRA, propriétaire de l’essai, a déposé plainte. C’est la troisième fois que ce champ est visé.
La seule parcelle de maïs OGM dans le Tarn a été détruite de nuit, fin juillet, à Palleville près de Puylaurens (4).
Les Amis de la Terre Europe (FoEE) ont gagné le droit de publier la façon d’obtenir, selon les pays, les informations ayant servi à l’évaluation des pesticides. Mais ils n’ont pas le droit de les diffuser eux-mêmes. La dispute remonte à 2000, lorsque FoE demande au régulateur du Gouvernement britannique Pesticides Safety Directory de lui communiquer certains tests confidentiels concernant des pesticides de Bayer, dont le Glufosinate Ammonium, un herbicide mondialement répandu. Bayer évoque alors la confidentialité commerciale et bloque la transmission des données. Mais des régulateurs suédois, norvégiens et américains possèdent certains des rapports désirés. En toute légalité, FoE les obtient, et compte les diffuser, mais étant donné qu’ils sont protégés par copyright, FoE mentionne simplement sur son site comment se procurer légalement ces rapports.