Fin avril 2004, dans le cadre de sa tournée internationale, “the GE-Free Future Tour”, le Rainbow Warrior a bloqué le Rhein, navire transportant du soja transgénique. Le Capitaine du Rainbow Warrior, Derek Nicholls, a été arrêté. Par ailleurs, Greenpeace a profité de la présence du navire pour lancer une campagne nationale contre Woolworths, une chaîne de supermarché et le plus important client de Ingham’s, l’un des principaux producteurs de volaille qui s’était défendue de ne pas utiliser du soja garanti non-OGM, en précisant que le stock de soja non-OGM disponible n’était pas suffisant. Greenpeace précise que le Brésil exporte annuellement 10 millions de tonnes de soja non-OGM et que la demande australienne, de 300 000 tonnes, est “une goutte dans l’océan” et cite l’exemple de l’entreprise de volaille new-zélandaise, Tegel qui utilise du soja non-OGM depuis 2001.
Plusieurs militants de Greenpeace ont bloqué le déchargement du Flag Ton, en provenance d’Argentine, navire transportant 40 000 tonnes de soja et 14 000 de maïs génétiquement modifié. Il devait décharger à Corinthe 12 000 tonnes de soja et 7 000 tonnes de maïs. “Nous demandons au ministère de l’Agriculture et à l’organisme de contrôle des aliments (EFET) de procéder aux contrôles nécessaires et d’informer les consommateurs sur les produits qui comportent des OGM”, a déclaré Mme Pispini, porte-parole de l’organisation, précisant qu’ “en l’absence de mécanismes de contrôle, [Greenpeace] prendra des échantillons du chargement pour en faire l’analyse”.
Sous une banderole “OMC : touche pas à notre bouffe”, une trentaine de manifestants, revêtus de combinaisons de protection chimique, ont remis à l’OMC la pétition signée par plus de 106 000 personnes de 90 pays et par 544 organisations. Les signataires, dont l’archevêque Desmond Tutu, réclament que l’OMC respecte le droit souverain qu’a tout pays de pouvoir protéger ses citoyens et leur environnement contre les OGM.
Une plate-forme regroupant plusieurs ONG a lancé un appel aux régions wallonne et flamande pour qu’elles rejoignent la liste des régions d’Europe qui se sont déjà déclarées “libres d’OGM”. Ces ONG - parmi lesquelles Inter-Environnement Wallonie, le Bond Beter Leefmilieu et Oxfam - demandent aux régions d’offrir un cadre légal aux 39 communes flamandes et 80 communes de Wallonie qui ont affiché leur refus de toute culture OGM sur leur territoire, une compétence qu’elles n’ont toutefois pas. Pour les organisations, de telles mesures sont nécessaires vu que “la réglementation européenne ne prévoit rien pour assurer la coexistence entre culture OGM et non-OGM, pas plus que sur la responsabilité juridique en cas de contamination d’autres cultures ou d’espèces végétales sauvages”, a indiqué Lionel Delvaux, d’Inter-Environnement Wallonie.
Lors de la septième conférence Biodevastation, qui a eu lieu à St. Louis, aux Etats-Unis, Brain Tokar, Mae-Wan Ho et Vandana Shiva ont lancé un mouvement mondial citoyen pour dénoncer et intervenir concrètement par rapport à la plainte déposée à l’OMC contre les restrictions européennes vis-à-vis des OGM et pour garder la nourriture et les écosystèmes sans OGM. Cet appel, intitulé “The Global Citizen’s GMO Challenge”, est ouvert aux signatures.
Les membres du collectif contre les expérimentations d’OGM en plein champ - composé de la Confération paysanne, d’Attac, des Amis de la terre, de la FSU, de G-10 Solidaires, des Verts, de la LCR et du Parti occitan - ont symboliquement fauché, à Toulouse, une quarantaine de pots de colza déposés devant l’hôtel de région, afin de dénoncer la décision du gouvernement d’autoriser huit nouveaux essais d’OGM en plein champ. Le collectif a contacté les maires des 13 communes de Midi-Pyrénées concernées par ces essais pour les inviter à prendre des arrêtés interdisant ces essais.
La première rencontre nationale des “faucheurs volontaires” aura lieu les 24 et 25 juillet dans le Tarn et Garonne. Divers ateliers sont prévus ainsi qu’une conférence de presse.
Le 15 juin 2004, à New-York, San Francisco, Amsterdam et Londres, a eu lieu une manifestation en soutien au Critical Art Ensemble (CAE). Le CAE est un collectif d’artistes dont le principal but est d’aider le grand public à mieux comprendre les biotechnologies. Pour cela, ils organisent des expériences participatives, afin d’essayer de démystifier ce qui est sain et de clarifier ce qui est dangereux. “Free Range Grains”, le dernier projet du CAE prévoit un laboratoire mobile pour extraire de l’ADN et détecter la possible présence d’OGM dans l’alimentation. Or, plusieurs membres du CAE, dont Steve Kurtz, professeur d’Art à l’Université d’Etat de New-York, ont été inculpé de “bioterrorisme”, suite à une demande de mise en examen par le “Join Terrorism Task Force”. Le domicile de Kurtz a été visité par le FBI, les ordinateurs et manuscrits pris comme pièces à conviction. Les manifestants dénoncent l’utilisation faite du Patriot Act.