Les agriculteurs biologiques de l’Etat du Saskatchewan (Canada) lancent une souscription pour engager un procès à l’encontre des firmes productrices d’OGM, comme Monsanto [1]. L’argument qu’ils mettront en avant est que les cultures de colza transgénique leur sont néfastes d’un point de vue économique. Les agriculteurs espèrent aussi que ce procès permettra d’éviter que le gouvernement autorise le blé transgénique. Le syndicat National Farmers Union a déclaré qu’il apporterait son soutien moral et financier aux agriculteurs engagés dans ce procès. Ian Cushon, agriculteur biologique et membre de la NFU, a déclaré que si le blé transgénique était introduit et s’il contaminait ses champs, cela signifierait pour lui une perte de 50 000 dollars par an.

Les Amis de la Terre, le Center for Food Safety et Clean Water Action ont demandé aux plus importants détaillants de produits de la mer américains de ne pas vendre de poissons génétiquement modifiés (en instance d’autorisation) et de s’opposer à leur commercialisation.

Greenpeace a mis en place une « patrouille d’étiquetage des OGM » qui agira dans les plus importants supermarchés philippins. Cette patrouille collera des étiquettes sur les produits susceptibles de contenir des OGM. A Toronto (Canada), des militants de Greenpeace ont investi, de même, les rayons d’un supermarché Loblaws. Le site de Greenpeace Canada propose, en téléchargement, la liste des produits avec ou sans OGM.

Le Conseil Economique et Social (CES) propose, dans un avis intitulé « la sécurité sanitaire des aliments : un enjeu majeur », de limiter l’AFSSA à une expertise scientifique, et qu’elle « évite, autant que faire se peut, d’émettre des recommandations directes de gestion ». Cependant, le CES propose la mise en place d’un « deuxième cercle » de l’évaluation, pour compléter l’expertise scientifique de l’AFSSA, qui ferait « appel à l’expertise économique et sociale en s’appuyant sur les différents opérateurs, les professionnels de santé et les consommateurs, ou leurs représentants et sur les différents domaines des sciences humaines (sociologie, histoire...) tant il apparaît que les questions alimentaires touchent à de nombreux aspects de la vie sociale ». Le CES propose aussi de constituer une cellule de veille pour suivre et évaluer les coûts socio- économiques des crises alimentaires. En matière d’éducation au débat public, le CES conseille de mobiliser l’appareil éducatif, pour instruire et les professionnels de la santé, pour sensibiliser la population aux sciences du vivant et à l’alimentation.

Le 20 décembre, le cour d’appel de Montpellier a rendu son jugement concernant la destruction de plants de riz transgénique appartenant au CIRAD : José Bové et René Riesel, 6 mois de prison ferme et Dominique Soulier, 6 mois avec sursis. José Bové a décidé de se pourvoir en cassation.

Tom Daschle, démocrate et chef de la majorité au Sénat, a proposé que la délégation américaine à l’ONU intervienne pour que les paysans du Tiers- Monde soient dédommagés par la firme productrice pour les pertes subies par la contamination de leurs produits par des OGM. Il plaide également pour l’interdiction de la technologie Terminator.

Le Mouvement pour une Production Biologique (MAPO) [2], qui représente 300 agriculteurs bio, a engagé une procédure judiciaire contre le ministère de l’Agriculture demandant qu’il interdise l’usage et la vente de maïs transgénique Bt. Entre 15 et 20% de la production argentine de maïs et 90% de la production de soja sont déjà transgéniques. La première étape de cette action judiciaire, à savoir le dépôt du dossier, doit être acceptée par un juge pour être valide. L’un des arguments que ce mouvement met en avant est le manque de mesures concrètes dans le contrôle des OGM, ainsi que la non- évaluation des dommages économiques qu’ils représentent.

L’Eglise catholique a décidé de s’engager dans le combat contre les OGM. Ainsi, plusieurs responsables ecclésiastiques, menés par l’Evêque Sergio Utleg, du diocèse d’Ilagan, et les curés de 37 villes, ont pris position contre la culture du maïs Bt. Le Dr. Arnold Estrada, un des responsables de Monsanto aux Philippines, a déclaré que son entreprise n’entamera pas de dialogue avec l’Eglise car, affirme- t- il, « le maïs Bt a été testé autant au niveau toxicologique que nutritionnel et il est complètement sain, d’après les données du Département américain à l’Agriculture ».
L’Eglise catholique a aussi déclaré que Monsanto essayait d’imposer un monopole sur l’industrie du maïs à travers le monde. Enfin, « la solution à la pauvreté et aux mauvais taux de productivité viendra de la réforme agraire et d’une industrialisation nationale », a précisé Utleg.

Les associations engagées dans la lutte contre les OGM ont décidé de mettre en place un grand mouvement de désobéissance civile, nommé « les gants verts », dont le but est d’arracher les cultures expérimentales d’OGM. Chaque personne qui souhaite participer à ces actions recevra une paire de gants verts. Une démonstration a été organisée, le 31 octobre, à Auckland.

Percy Schmeiser, agriculteur canadien en procès contre Monsanto, accusé par ce dernier de « violation de propriété privée », alors qu’il fut victime d’une « pollution génétique » (cf. dossier joint), rencontrera, en janvier 2002, les agriculteurs d’Europe de l’Est. Profitant de cette tournée, les Amis de la Terre et Inf’OGM ont décidé d’inviter M. Schmeiser à venir témoigner, du 21 au 23 janvier 2002, d’une part en Belgique où il rencontrera les députés européens et la Commission Européenne, d’autre

part, en France. Il y témoignera lors d’une conférence à l’Assemblée Nationale sur le thème de la « responsabilité » ainsi que devant des agriculteurs de l’Eure et Loir, en compagnie de Marie- Hélène Aubert, députée verte de la circonscription.