Greenpeace a bloqué le premier chargement de maïs transgénique, entrant au Mexique, depuis l’entrée en vigueur du Protocole de Carthagène, à son arrivée à Veracruz. Ce navire, en provenance des Etats-Unis, transportait 40 000 tonnes de maïs contaminé par des OGM. Cette action entend soutenir le Gouvernement mexicain dans son engagement pour préserver le patrimoine que constitue l’incroyable multitude de variétés de maïs que compte le pays.

Une information judiciaire contre X pour « destruction de biens d’autrui » a été ouverte par le parquet de Clermont-Ferrand, dans le cadre de l’enquête sur la destruction, à la mi-août, d’une parcelle de maïs transgénique appartenant à Meristem Therapeutics (cf. Inf’OGM n°45). Le collectif OGM du Puy-de-Dôme, qui rassemble notamment la Confédération paysanne, Attac et des associations écologistes locales, a nié avoir participé à cette destruction, tout en affirmant qu’il ne désapprouvait pas cette action [1].

Suite à différentes condamnations pour destruction de champs d’OGM, René Riesel purgera une peine de six mois de prison, à partir du 1er décembre 2003.

En réponse à la pétition « defendonslarecherche.free.fr », une autre pétition a été lancée par des chercheurs du domaine public : elle demande un débat public sur les aspirations de la société en matière de recherche, notamment sur les OGM. 

Greenpeace a déposé un recours avec des riverains et des agriculteurs à la troisième demande d’autorisation de l’EPFZ à l’Office Fédéral de l’Environnement, de la Forêt et des Paysages (OFEFP) pour un essai de culture en plein champ à Lindau d’un blé génétiquement modifié. Elle considère que la situation n’a pas changé depuis le premier refus de l’OFEFP en 2001 : les risques sanitaires et environnementaux subsistent, cet essai est inutile d’un point de vue agronomique et écologique et condamne à long terme la possibilité d’une filière sans OGM. Par ailleurs, Greenpeace estime que l’EPFZ n’exprime pas de but clair pour cet essai, qu’elle justifie par la recherche fondamentale, la recherche de la sécurité et une vérification pratique des clauses contenues dans l’Ordonnance fédérale sur la dissémination dans l’environnement. En conclusion, Greenpace exige que l’OFEFP ne cède pas aux pressions : sa tâche est d’évaluer les implications écologiques, sociales et éthiques des essais en champ.

Sept mois seulement après son lancement, l’initiative « pour des aliments produits sans manipulation génétique » - qui demande un moratoire de cinq ans sur l’utilisation d’OGM dans l’agriculture, mais ne concerne pas les essais en champ s’ils sont limités dans le temps et l’espace - a reçu 121 322 signatures et a été déposée à la Chancellerie fédérale à Berne. Cette initiative se situe dans le peloton de tête en terme de rapidité, puisqu’elle avait jusqu’au 18 août 2004 pour réunir 100 000 signatures. Le comité d’initiative compte 21 personnes, dont une quinzaine de conseillers nationaux issus de cinq partis différents (PS, Verts, PDC, UDC, PEV).

Alors que le moratoire néo-zélandais est en passe de se terminer, les demandes pour qu’il soit prolongé affluent de toute part : L’association « Médecins et scientifiques pour un génie génétique Responsable » (PSRG) ont écrit, le 16 octobre 2003 au gouvernement, les « Mères contre le Génie Génétique » (MADGE) ont collé sur des panneaux publicitaires à l’entrée des principales villes des affiches représentant une femme « génétiquement modifiée » avec quatre seins attachés à une trayeuse et le groupe écologiste « Wild Greens » (Les Verts Sauvages) ont détruit des pommes de terre génétiquement modifiées. En parallèle, le conseil du district de Far North et celui de Whangarei ont demandé au gouvernement de prolonger le moratoire tant que les questions juridiques liées à l’introduction d’OGM ne sont pas résolues. Enfin, une enquête nationale révèle que 68% des sondés souhaitent la prolongation du moratoire pour une durée de 5 ans et 38% que l’interdiction des OGM soit permanente.

Suite à sa condamnation par la Cour d’Appel en mai 2002 (Cf. Inf’OGM n°31), Percy Schmeiser, accusé de violation de brevet alors qu’il considère être victime d’une pollution génétique, a décidé de porter son cas devant la Cour Suprême du Canada, qui a accepté la requête. Ainsi, une coalition d’ONG s’est constituée partie civile et sera entendue par la Cour Suprême en janvier 2004.

Le prochain Forum Social Européen aura lieu à Paris - Saint Denis du 12 au 15 novembre 2003. Le Collectif français pour une Conférence des Citoyens sur les OGM (CCC-OGM) profitera de cette occasion pour animer trois ateliers et un séminaire autour de la thématique « OGM, Brevets, Monopoles sur les semences : Résistances et Propositions d’alternatives en Europe ». A l’appui de ces conférences sera présenté le dossier argumentaire « OGM : la société civile argumente son refus, Dossier pour un débat public », co-écrit par les associations membres du collectif CCC-OGM et dont l’objectif est, sur la base d’une argumentation scientifique, de demander un débat public avant toute prise de décision sur la levée du moratoire sur les OGM.