Les Amis de la Terre et la Fédération des Biocoop viennent de lancer une pétition « Sauvons la bio de la contamination OGM ». Ces organisations considèrent que « l’agriculture biologique est menacée. Elle risque de disparaître à jamais si les OGM sont commercialisés à grande échelle sans mesures de protection ».
Des agriculteurs ont détruit, fin juillet 2003, un champ de soja roundup ready, à Yawara (Ibaragi). Ce champ de démonstration avait été ensemencé en mai dernier, sur une superficie de 8 ha. Auparavant, le 23 juin, 200 personnes avaient manifesté à proximité de ce champ en demandant qu’une action soit engagée afin d’éviter sa pollinisation. Suite au refus de la Bio-crops Association, les opposants ont donc demandé au Ministère de l’Agriculture d’intervenir. L’une des propositions était de couvrir le champ avec un filet serré pour éviter la pollinisation par les insectes, ce qui n’a pu se faire à cause d’un vent violent. Les agriculteurs ont donc de nouveau demandé la destruction des plantes, puis les ont détruies.
Au cours de l’été 2003, 25 essais au champ d’OGM ont été détruits. Parmi ceux-ci notons :
Le 19 juillet, une parcelle de 320 m2 de maïs (Bayer Cropscience) a été fauchée à Brax, à une vingtaine de kilomètres à l’ouest de Toulouse. Gérard Onesta, vice-président Vert du Parlement européen, a déclaré à l’AFP : « L’Europe, à longueur de texte, évoque le principe de précaution, le développement durable, et l’on voit des OGM pousser sur des champs anonymes dont les élus locaux ne connaissent même pas l’emplacement : j’ai fait mon devoir et j’ai depuis ce matin quelques épis de maïs sur la conscience » [1].
Le 22 juillet 2003, une parcelle de maïs génétiquement modifié pour produire un insecticide contre la pyrale, appartenant au GEVES et cultivée à Guyancourt (Yvelines), a été « neutralisée » par neuf syndicalistes de la Confédération paysanne [2]. Le GEVES a porté plainte.
Dans la nuit du 27 au 28 juillet 2003, une parcelle de 400 m2 de maïs transgénique (Bayer) a été fauchée à Sorgues (Vaucluse) [3].
Une parcelle de maïs transgénique appartenant à Biogemma a été détruite par des inconnus à Saint-Sauveur de Meilhan (Lot-et-Garonne). La transformation génétique concernait la résistance aux larves d’un insecte, la chrysomèle. Le laboratoire d’entomologie de Montpellier avait confirmé le 15 juillet 2003 la présence de la chrysomèle des racines du maïs (Diabrotica virgifera virgifera) à l’issue de captures dans des pièges à proximité des aéroports d’Orly (Val-de-Marne) et de Roissy (Seine Saint-Denis) [4].
Dans la nuit du 15 août, une parcelle de 3000 m2 de maïs génétiquement modifié par Meristem Therapeutics pour produire de la lipase gastrique de chien a été détruite à Clemensat [5] (Puy de Dôme). La lipase développée par Meristem Therapeutics a reçu la désignation de « médicament orphelin », de l’Agence européenne du médicament, ce qui confère à Meristem une exclusivité commerciale de 10 ans. L’objectif de cette recherche est de produire un médicament non pour soigner les malades atteints de mucoviscidose, mais pour soulager les troubles gastriques dont souffrent les malades. L’Association Vaincre la mucoviscidose a apporté son soutien à Meristem Therapeutics. Jacques Testart, spécialise de la fécondation à l’INSERM, a réagi dans Libération (cf. Lire et écrire).
Le 5 septembre 2003, à Magescq (Landes), une centaine de personnes, parmi lesquelles Henri Emmanuelli et d’autres élus du département, ont encerclé pacifiquement une parcelle de maïs génétiquement modifié, exploitée par Monsanto. La nuit suivante, cette même parcelle a été arrachée, action revendiquée par les « Pique-Talots ». Monsanto a porté plainte contre X [6].
En réaction à ces destructions, des chercheurs ont lancé, le 3 septembre 2003, une pétition « défendons la recherche » qui a récolté environ 1500 signatures. Le gouvernement a accepté de rencontrer ces chercheurs.
Pour célébrer l’entrée en vigueur du Protocole sur la biosécurité, Greenpeace a livré au Secrétariat des Nations unies, responsable du protocole, un énorme gâteau arborant les drapeaux des 57 pays qui ont ratifié. Greenpeace en a retranché une part, mise au congélateur, qui ne sera livrée au Premier ministre que lorsque le Canada aura ratifié le protocole.
Le 23 juillet 2003, une action en justice a été engagée par le Center for Food Safety, par le biais de Isaac Moriwake du cabinet d’avocat EarthJustice, visant à obtenir plus de transparence en ce qui concerne les essais en champs de plantes transgéniques à vocation pharmaceutiques. Officiellement, 14 essais de moléculture ont été cultivés à Hawaï entre 1999 et 2002. Cependant, notent les opposants, rien n’est précisé quant à la localisation des parcelles, la nature des gènes utilisés, ou encore le type de substances produites par ces plantes. Par ailleurs, ils dénoncent la possibilité de contamination de l’alimentation par ces variétés, comme ce fut déjà le cas avec des essais menés par Prodigen (cf. Inf’OGM 41 et 36). Depuis le 23 mai 2003, le Center for Food Safety demandait en vain au Département à l’Agriculture d’Hawaï les dossiers concernant ces essais en champs.