La Coalition Américaine des Familles d’Agriculteurs (ANFFC) a réuni 34 associations d’agriculteurs autour d’une déclaration commune réclamant des mesures immédiates de protection de l’agriculture biologique. Ce texte se décline en différents points dont : la demande d’arrêt de dissémination volontaire d’OGM dans l’environnement, l’arrêt du brevetage de toutes espèces vivantes modifiées ou non, la demande de responsabilité pour les entreprises de biotechnologie dans le cas d’accidents associés à leurs produits, la demande d’étiquetages clairs et précis pour les produits OGM…

Des organisations paysannes, de consommateurs, de protection des animaux et de l’environnement ainsi que d’aide au développement ont lancé une campagne de collecte de signatures en vue de l’organisation d’un référendum contre l’utilisation d’OGM dans l’agriculture. Le comité d’initiative, qui compte une quinzaine de parlementaires fédéraux issus de six partis politiques différents, dispose de dix-huit mois pour réunir 100 000 signatures. Selon l’agence de presse suisse ATS, l’initiative Stop OGM « pour des aliments produits sans modification génétique » vise à l’adoption d’un moratoire de cinq ans sur l’utilisation d’OGM dans l’agriculture. Elle demande l’interdiction de l’utilisation à des fins commerciales par l’agriculture de PGM et l’interdiction de l’utilisation d’animaux génétiquement modifiés pour la production animale. La recherche ne serait pas touchée par le moratoire et resterait possible dans le cadre de prescriptions sévères.

Le Conseil pour les Biotechnologies de l’Environnement et de l’Agriculture (instance gouvernementale) a effectué une étude afin d’évaluer les sentiments des citoyens sur le sujet des OGM, dans le cadre du débat citoyen qui doit avoir lieu en Angleterre (cf. ci-dessus et Inf’OGM n°37). Plusieurs constats ressortent de cette étude : le public n’a confiance ni dans son gouvernement ni dans les industries de biotechnologies ; il craint que les industriels ne soient les seuls bénéficiaires de la commercialisation de ces produits ; il est enthousiaste à l’idée du débat public mais estime peu sûrs les impacts que ce débat aura sur la décision politique qui sera prise. Le rapport de l’AEBC conclut, par la voix de C. Willborn, responsable de l’étude : « Il est juste de dire que le public est anxieux et suspicieux quant aux OGM ; cependant, il serait faux de croire qu’il est fermé à toutes idées de bénéfices potentiels. Il est vrai qu’il doute des profits pour les consommateurs et les pays en voie de développement alors qu’il est certain des bénéfices engendrés par les industries de biotechnologie ».

Onze organisations, dont Les Amis de la Terre, Greenpeace et le Centre pour la Sécurité Alimentaire, accusent le Département Américain à l’Agriculture (USDA) d’avoir autorisé des cultures expérimentales pharmaceutiques sans les nécessaires études d’évaluation des risques. Ce groupe prévoit de porter plainte contre l’USDA début mai 2003 si aucun moratoire temporaire sur ces cultures pharmaceutiques n’est mis en place.

Agir pour l’Environnement - en partenariat avec la FNAB, la Confédération paysanne, Attac, Sud Rural, les Amis de la Terre, Solagral, Bretagne vivante-SEPNB, OGM dangers, Mdrgf, Alternative Santé l’Impatient, Nature & Progrès, Biocoop, Cohérence - lance une campagne de « cartes postales« à destination des politiques sur la problématique des OGM. Cette campagne appelle les députés à « organiser un débat parlementaire sur les compétences des Maires et leur possibilité de refuser la présence d’OGM sur le territoire de leur commune, à interpeller le gouvernement pour que la France s’engage à défendre au niveau européen un régime de responsabilité, comportant notamment l’obligation de garantir la non-contamination des filières conventionnelles ».

Pour inaugurer le débat citoyen sur les OGM, l’Agence anglaise de l’Alimentation (Food Standards Agency - FSA) organise un débat sur « les OGM doivent-ils être autorisés à la commercialisation ? ». Ce dernier aura lieu devant un jury de citoyens qui écoutera l’avis d’experts de différents milieux : sciences sociales, consommateurs, scientifiques, ONG et industries de biotechnologie. Ce jury rendra son verdict public à la fin des débats. Pour assurer l’accès à l’information des plus jeunes, d’autres initiatives sont mises en place par la FSA : débat à l’Université Durham, création de vidéos sur les OGM par des étudiants, et discussions entre jeunes et consommateurs sur les impacts des OGM.

Le 7 mai 2000, plus de 200 personnes arrachaient des essais en champ de maïs et de betterave transgéniques appartenant à Monsanto. 13 d’entre elles ont été convoquées par la Justice. La première audience, à savoir l’audition des inculpés, a eu lieu à Namur, le 10 mars. Ces derniers attendent de ce procès qu’il « braque enfin les projecteurs sur les manigances de la multinationale américaine et sur son rôle dans la promotion des technologies transgéniques en matière agricole ». La deuxième audience qui aura lieu le 9 octobre 2003, sera consacrée aux témoignages, dont celui de Percy Schmeiser.