Le Crii-Gen, association présidée par Me Lepage, a, parmi tant d’autres, exprimé publiquement son soutien à José Bové suite à sa condamnation à 14 mois de prison ferme : « José Bové, syndicaliste [...] est envoyé en prison pour avoir fauché des champs : on n’avait pas vu cela en France depuis le temps des rois. Le CRII-GEN tient à souligner qu’il considère que les luttes syndicales contre les OGM ne peuvent en aucun cas être réduites à de l’obscurantisme hostile à la recherche : ce serait faire une erreur grossière par méconnaissance du dossier ».
De son côté, l’Association contre l’obscurantisme scientiste et le despotisme industriel a appelé à un soutien financier de René Riesel afin de « l’aider à supporter les débours auxquels […] il va être contraint ». Riesel a précisé n’être pas solidaire de la demande de grâce présidentielle entamée par Bové.
950 agriculteurs biologiques du Saskatchewan ont déposé, devant la Cour de Queen’s Bench, un recours collectif contre Monsanto et Bayer. Ils estiment que la dissémination dans l’environnement du colza transgénique est responsable d’une perte de plus de 14 millions de dollars canadiens (évaluation réalisée par J. Wallace Hamm de darWall Consultants). Les agriculteurs demandent à être dédommagés pour leurs pertes dues à la contamination de leur variété biologique par du pollen transgénique, et qu’une injonction soit établie contre l’introduction du blé transgénique. Si le blé transgénique est introduit, des pertes d’environ 85 millions $ pour le marché de l’Union européenne sont envisagées pour la prochaine décennie. Rene van Acker, de l’Université du Manitoba, déclare : « la probabilité de contamination du canola non-OGM par le canola transgénique dans l’Ouest Canadien est très haute et peut-être absolue ; le canola non-OGM est considérablement contaminé dans l’Ouest Canadien, et il est fort probable qu’une introduction de blé transgénique avec seulement les règlements de confinement qui existaient lors de l’introduction du canola transgénique, occasionnerait une dissémination incontrôlée des transgènes dans le génome du blé de l’Ouest Canadien, et cela à un taux plus rapide et une étendue même plus vaste qu’avec le canola ».
Plusieurs associations, à l’instar du Réseau de Protection des Consommateurs d’Islamabad (Islamabad-based Network for Consumer Protection) ont déposé auprès de la Haute Cour de Lahore une pétition contre les autorisations d’importation de soja génétiquement modifié. Ils estiment que de tels produits peuvent avoir des effets aléatoires sur la santé humaine et l’environnement. La pétition demande également la mise en place d’un moratoire sur l’importation et la commercialisation de tout OGM, quelqu’en soit la forme. Au Pakistan, le soja est utilisé principalement pour l’alimentation des volailles. Ce pays importe pour 467 millions de $ de soja des Etats-Unis.
Une pétition signée par des associations de défense de la santé, de l’environnement et des consommateurs, a été déposée auprès de l’USDA pour demander un moratoire et la mise en place d’études d’impacts des cultures de plantes génétiquement modifiées pour produire des molécules pharmaceutiques. Cette démarche fait suite à la décision de l’USDA à l’encontre de Prodigen (cf. Inf’OGM n°36). Bien que les craintes de contamination de la chaîne alimentaire humaine par des molécules thérapeutiques soient fondées, des scientifiques considèrent que ces cultures peuvent permettre d’obtenir de meilleures et moins onéreuses molécules médicales. De son côté, C.Arntzen, de l’Université de l’Arizona, considère que dans les cinq prochaines années, la moléculture s’effectuera « sous serre pour un meilleur contrôle ou bien dans un lieu physiquement isolé ».
BelgoBiotech, lobby des industries de biotechnologie, a officiellement annoncer l’arrêt volontaire des essais en champ d’OGM pour 2003. D’un commun accord, plusieurs entreprises (Monsanto, Advanta-SES, Bayer Cropscience, Syngenta, Pioneer Hi-Bred et Warcoing SA notamment) ont décidé de dénoncer ainsi le moratoire européen. C’est, disent-ils, un signal d’alarme au gouvernement. L’objectif est clair : faire pression sur les autorités belges, et singulièrement le ministère fédéral de la Santé et de l’Environnement dirigé par Jef Tavernier (Agalev, parti écologiste).
Plusieurs associations écologistes, d’apiculteurs, de défense des consommateurs ont signé un texte commun, reflet de leurs souhaits pour la conservation d’une agriculture conventionnelle. Ce texte demande : un moratoire sur l’utilisation d’OGM tant qu’un débat public n’a pas eu lieu ; le refus des seuils de contamination des semences conventionnelles proposés par la Commission (cf. Inf’OGM n°35) ; la mise en place d’un régime de responsabilité civile ; et l’étiquetage des produits issus d’OGM.
De leur côté, 32 personnalités dont Anémone, Noël Mamère, Philippe Torreton, Mgr Gaillot ont arraché un essai en champ de colza génétiquement modifié, à Mairy sur Marne, en soutien à José Bové et à René Riesel.