20 organisations de consommateurs zambiennes ont pris position sur la polémique de l’aide alimentaire : 1) le gouvernement doit assurer la souveraineté et la sécurité alimentaire ; 2) les consommateurs ont le droit de choisir leur nourriture, quelles que soient leurs motivations et cette décision doit être respectée par le biais de l’étiquetage ; 3) la technologie des OGM n’est pas une solution pour la sécurité alimentaire en Afrique ; 4) ce problème de sécurité alimentaire est surtout dû aux problèmes de distribution et à la faible rentabilité des techniques agricoles actuelles ; 5) les pays afri-cains doivent pouvoir promouvoir la production locale ; 6) les OGM sont un grand risque pour l’environnement ; 7) la propriété intellectuelle sur les ressources génétiques pour l’alimentation et l’agriculture ne présente aucun intérêt pour les consommateurs. Ces organisations demandent donc au gouvernement zambien de mettre en place une loi pour l’étiquetage, une commission pour la recherche en biotech-nologies, d’effectuer une évaluation complète des impacts des OGM, de rejeter le principe de propriété intellectuelle mais aussi de ratifier les traités internationaux comme la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme, le protocole de Carthagène, les recommandations des Nations-Unies pour la protection du consommateur…

Greenpeace a occupé un centre d’importation à Ahladi, afin de montrer que des importations d’OGM destinés à la chaîne alimentaire non étiquetés auront encore lieu tant que l’Union Européenne n’aura pas légiféré sur ce point (cf. p2). Greenpeace demande à la société Greek Oil Mill SA et à tous les autres importateurs d’OGM dans la chaîne alimentaire européenne d’arrêter ce commerce puisque de nombreux efforts sont faits pour fournir aux consommateurs une nour-riture non transgénique. Cette action est d’autant plus symbolique que la présidence de l’Union Européenne sera assurée par le gouvernement grec de janvier à juin 2003.

L’association Greenpeace vient d’adresser au gouvernement canadien un rapport sur les conséquences des autorisations de culture de blé génétiquement modifié. Le rapport dégage six consé-quences majeures d’une telle culture : 1) perte du marché d’exportation canadien et américain ; 2) problèmes de contamination d’autres cultures et de l’alimentation ; 3) diminution de la variété des ressources phytogénétiques du Canada et perte du label qualité ; 4) absence de bénéfices couvrant les frais de cultures du blé transgénique ; 5) utilisation accrue de pesticides et ses conséquences écologiques ; 6) absence de sécurité pour la protection de l’environnement. Marc Loiselle, du Saskatchewan Organic Directorate, considère que « Monsanto et le gouvernement canadien semblent ne pas être conscients des enjeux de telles décisions sur la santé économique des agriculteurs canadiens et l’exportation de leurs produits agricoles ». René Van Acker, chercheur sur les « mauvaises herbes » à l’Université du Manitoba - Canada, est intervenu lors de la Convention Annuelle de l’Union Nationale des Agriculteurs pour affirmer que l’utilisation de blé Round Up Ready coûterait 12 à 25 dollars par hectare de plus que l’utilisation de semences non modifiées génétiquement. Cette augmentation serait due à la nécessité pour l’agriculteur d’utiliser un produit supplémentaire, le MCPA. Cet herbicide acide a pour objectif de se débarrasser des mauvaises herbes et des grains de blé cross pollinisées avant tout ensemencement, comme cela se fait déjà pour les cultures de colza transgénique.

Le directeur du Département à l’Agriculture et aux Forêts de la préfecture d’Aichi, Japon, a annoncé l’arrêt des recherches, en coopération avec la société Monsanto depuis 1996, sur un riz tolérant au Round Up. Il a également précisé que la commercialisation de ce riz n’aurait pas lieu du fait de l’opposition d’une majorité de consommateurs. Ces consommateurs ont mené une campagne de 10 mois, appelée la « no gmo campaign » qui regroupait 148 organisations et groupes de consommateurs et d’agriculteurs. Cette campagne avait notamment fait circuler une pétition signée par 580 000 personnes et adressée à la préfecture d’Aichi. Ces consommateurs s’opposaient au riz transgénique du fait de sa place majeure dans leur alimentation. Depuis 6 ans, Monsanto avait investit financièrement et techniquement sur ce projet, en prévision de bénéfices importants vu l’ampleur du marché japonais. Une telle décision pourrait influencer d’autres préfectures japonaises qui conduisent le même type de programmes de recherche.

Le Comité Parlementaire Ecossais pour la Santé a demandé à la British Medical Association (BMA) si elle estimait "que le parlement écossais devrait interdire les essais en champs sur la base du principe de précaution pour la santé humaine ?" [1]. Considérant que les OGM peuvent poser des risques pour la santé humaine, la BMA (120 000 membres, soit 80% des médecins en Grande Bretagne) a répondu, en 2002, qu’un moratoire sur les essais en champs s’imposait. De plus, la BMA observe que le nombre d’essais en champs a augmenté ces dernières années et ce, malgré son avis contraire formulé en 1999. Elle pointe également le problème de la résistance aux antibiotiques, expliquant que les marqueurs de résistance aux antibiotiques utilisés dans les OGM peuvent être transférés à des plants non transgéniques puis dans des organismes pathogènes responsables de maladies chez l’Homme. Suite à ce rapport, un membre du Parti Vert Ecossais, Robin Harper, a déposé une motion auprès du parlement écossais appelant à l’arrêt des essais en champ.

En 2003, un ans après avoir rendu un premier rapport dans lequel, l’Association Britannique des Médecins (British Medical Association - BMA) s’inquiétait des effets à moyen et long terme de la consommation de plantes transgéniques sur la santé humaine, et 3 mois après sa réponse faite au parlement écossais quant à la nécessité d’un moratoire sur les essais en champ, cette association changeait radicalement d’opinion. Fruit des lobbies ? En tout état de cause, Sir Peter Lachman, membre de la BMA déclare : « je ne pense pas qu’il y ait quelques raisons de croire que la nourriture transgénique soit dangereuse pour la santé humaine ». De son côté, Dr Vivienne Nathanson, directrice du département Science et Ethique de la BMA considère « Le rapport de la BMA de 1999 était un rapport intérimaire, reflet des connaissances scientifiques de l’époque. Une conférence pour faire l’état des lieux des avancées scientifiques dans ce domaine est nécessaire et aura lieu cette année. »