7 militants, venus de Grande Bretagne et des Pays-Bas ont réussi à pénétrer dans le bâtiment où se tenait l’Assemblée Générale de Bayer, à Cologne, en Allemagne, le 26 avril 2002. Ils voulaient clairement manifester leur opposition aux OGM que Bayer, en rachetant Aventis, a décidés de promouvoir. Après le discours d’ouverture, un des militants a sauté sur la scène, pendant que deux autres, perchés au-dessus de l’assemblée, ont crié pendant 3 à 4 minutes des slogans anti-OGM avant d’être arrêtés par la sécurité. Les autres militants ont déployé une banderole devant la scène demandant que Bayer arrête les OGM. Les 7 manifestants ont été livrés à la Police par la sécurité qui les a gardés une heure avant de les relâcher.
Depuis deux ans, à l’initiative d’ATTAC 45, du Mouvement Ecologiste Indépendant, de Terre Sacrée, différents collectifs locaux, mobilisés contre la dissémination dans l’environnement d’OGM, avaient lancé une campagne “pas d’OGM dans ma commune”. Ces collectifs avaient réussi à obtenir des engagements divers (arrêté, déclaration de principe ou autres) de plus de trois cents maires de France. Cette campagne devient nationale. Elle est relayée par douze associations : Les Amis de la Terre, Greenpeace, Agir pour l’Environnement, ATTAC, Coordination Nationale de Défense des Semences Fermières, Confédération paysanne, Fédération Nationale des producteurs de l’Agriculture Biologique, OGM Dangers, Coordination rurale, CNAFAL Fédération Nature & Progrès et France Nature Environnement.
Les militants de Greenpeace occupaient depuis le 17 avril plusieurs champs situés dans le sud du pays (à Svalöv et Klippan), dans lesquels devaient être expérimentés des OGM. En effet, la semaine précédente, Greenpeace avait appris que l’entreprise suédoise Svalöf Weibull avait reçu l’autorisation de mener deux essais avec du colza transgénique. Cependant, le 14 mai, quand Svalöf Weibull a décidé d’ensemencer l’un de ces champs, la police avait accompagné les bulldozers et les tracteurs. Les 6 militants de Greenpeace, alors présents sur le site, ont réussi à bloquer les machines pendant plusieurs heures mais ont ensuite été arrêtés. Le champ a alors pu être ensemencé. Les autorités ont demandé que le champ soit entouré d’une bordure de huit mètres cultivé avec des plantes mâles stériles et qu’il soit séparé d’au moins 500 mètres des autres champs de colza. Rappelons que certaines études montrent que le pollen peut se disséminer jusqu’à 4 Km...
Le Réseau québécois contre les OGM (RQcOGM) a demandé, par lettre, au ministre délégué à l’Environnement, M. Simard, la mise en place d’une enquête spéciale, dite générique, du Bureau d’audiences publiques sur l’environnement (BAPE) sur les OGM. Cette enquête devrait porter entre autres sur les impacts des OGM sur les écosystèmes, les cultures non-transgéniques et la santé. “Quantités de rapports d’experts indépendants confirment ce que l’on redoutait : les OGM ont été autorisés malgré l’absence de preuves scientifiques solides quant à leur innocuité pour la santé humaine et l’environnement”, précise Denis Falardeau de l’ACEF (association coopérative d’économie familiale) de Québec. En donnant la parole aux citoyens, “une enquête générique du BAPE sur les OGM pourrait permettre de dégager un consensus large en faveur de l’arrêt de la dissémination des OGM dans l’environnement et la chaîne alimentaire”.
L’article concernant la contamination du maïs mexicain par des OGM, publié par Chapela et Quist dans Nature, a été contredit par cette même revue quelques mois plus tard. Un article du Guardian raconte que ce revirement est lié à une intense campagne de Monsanto pour dénigrer leurs recherches. D’autres moyens de pression sont apparus par le biais, par exemple, d’une proposition très alléchante de poste de recherche offerte à Chapela en échange de son silence. Monsanto a utilisé d’autres formes de pression, grâce à Internet. Le jour même de la parution de l’article, sur la liste AgBioWorld - liste lue par plus de 3000 scientifiques -, plusieurs messages ont décrit Chapela comme une personne à la solde des mouvements écologistes et ont affirmé que son article n’avait pas été revu par des pairs ; ce qui est faux. D’autres messages, environ une centaine, ont ensuite repris et amplifié ces calomnies ; certains allant jusqu’à demander sa démission de l’université de Berkeley. Le Guardian a cherché à savoir qui se cachait derrière ces emails : il a découvert le Bivings Group, une entreprise chargée des relations publiques payée par Monsanto.