Lors de leur “réunion annuelle de la ville”, les résidents de 28 villes du Vermont (dont Montpelier, la capitale de l’Etat) ont voté à une écrasante majorité leur opposition à l’alimentation et aux cultures génétiquement modifiées. Cette motion a été proposée aux résidents de 31 villes : une seule a voté contre et deux ont ajourné le vote. Ils appellent les législateurs de l’Etat et les délégations du Congrès à soutenir une loi sur l’étiquetage des OGM et un moratoire sur la mise en culture d’OGM. Par ailleurs, huit villes (Westfield, Jamaica, Greensboro, Calais, Marshfield, Ripton, Walden et Charlotte) ont pris des mesures pour endiguer les cultures d’OGM sur leur territoire, soit par la mise en place d’un moratoire communal, soit en incitant à ne pas en cultiver.
Situé en plein cœur de Bangkok, l’un des quinze hypermarchés Carrefour de Thaïlande a été pris à parti par des militants de Greenpeace, qui ont dénoncé la présence d’OGM dans six produits vendus (sur 39 analysés) par le distributeur français, dont une soupe de maïs Knorr et un aliment pour bébé Nestlé, le Cerelac.
Dans le port de Veracruz, des militants de Greenpeace ont bloqué deux cargos américains contenant 40 000 tonnes de maïs. Chaque année, le Mexique importe environ 6 millions de tonnes de maïs des Etats-Unis, où plus de 25% des superficies consacrées au maïs sont plantées avec des OGM. Dernièrement, 80 scientifiques et sélectionneurs ont lancé un appel international pour que les gouvernements “utilisent tous les moyens dont ils disposent pour prévenir la contamination du maïs mexicain et des variétés apparentées par le maïs génétiquement modifié”. 40 associations mexicaines ont proposé au gouvernement un plan d’urgence : arrêter les importations de maïs transgénique, évaluer rapidement l’ampleur de la contamination, développer un plan national de décontamination, engager une action en justice au nom des communautés affectées contre Monsanto, Syngenta, etc..
Le 9 avril 2002, des militants opposés aux disséminations d’OGM, dénommés “les impatients sous la tente” et qui se qualifient, dans leur communiqué de presse, de “vandales bioterroristes et de sorcières en tous genres”, ont “profané un sanctuaire de nécrotechnologie” à Smetlede (près d’Alost) [1]. Ils ont détruit 12 parcelles (20 ares) de colza transgénique, appartenant à Aventis CropScience et cultivé dans des tentes moustiquaires. Aventis, qui possède en Belgique une cinquantaine de sites d’essais d’OGM en champ, a aussitôt porté plainte auprès de la police locale. En 2000, 13 militants écologistes avaient détruit des cultures de colza à la ferme de Franc-Waret (Liège). La chambre du conseil de Namur a décidé en février 2002 de les renvoyer en correctionnelle.
Les membres de l’Académie des Sciences ont décidé, lors de leurs journées annuelles (Montpellier, mars 2002), de se pencher sur le dossier des OGM, en abordant “l’intérêt des OGM pour l’agriculture” ou “les dispositifs réglementaires pour l’expérimentation, la commercialisation et le suivi des OGM”. Une quinzaine de personnes proches de la Confédération Paysanne ont décidé de s’inviter dans les débats ; les scientifiques ont accepté de leur donner la parole au moment des questions. André Cauderon, signataire de la déclaration de l’Académie sur les essais en champs (novembre 2001), s’est alors demandé si les chercheurs ne s’étaient pas coupés de la société civile : “Le monde de la recherche a sa part de responsabilité. Pour travailler sur les OGM, il s’est rapproché du monde de l’entreprise. Ce mariage a été mal perçu, en enfantant un dragon hybride”.
En 1998, un an après la décision d’autoriser l’importation et la production d’OGM, Kamibayashi Hiroko, journaliste indépendante spécialisée en environnement, santé et agriculture, accompagnée de quelques agriculteurs biologiques, est entrée en campagne contre cette décision. Constitués en Réseau d’associations japonaises, ils écrivirent une charte contre les OGM et l’importation de semences génétiquement modifiées, intitulée “Our Seed Declaration”. Réclamant la création d’un label pour les produits sans OGM et pour les variétés locales et traditionnelles, cette charte permet d’identifier les agriculteurs engagés dans le maintien des variétés indigènes. Outre le combat politique, ce réseau a alors mis en place des cultures de soja collectives (une cinquantaine de sites de production et de transformation, financés par des particuliers) qui permirent de financer la campagne “no-GMO”. Le mouvement se retrouve une fois par an en réunion ouverte au public (la dernière a eu lieu en février 2002 à Tokyo) : des conférences sont organisées, des articles publiés et des
contrats négociés avec certains magasins qui s’engagent à vendre des produits sans OGM. En parallèle, Kamibayashi Hiroko a participé à la création d’un organisme de recherche sur les OGM. Ce dernier dévoila par exemple que 40 % du maïs vendu au Japon était transgénique. Ce mouvement “no-GMO” a déjà permis de mettre en place une législation pour trente produits labellisés.