Le GE Food Alert a organisé, le 30 janvier 2002, une action en faveur d’un étiquetage des produits OGM ciblée sur Kraft Foods, la plus grande entreprise agroalimentaire des Etats-Unis. Il s’agissait d’envoyer des emails ou d’appeler Kraft Foods afin qu’elle retire les ingrédients OGM de ses produits. En guise de réponse, Michael Mudd, porte-parole de Kraft Foods, explique qu’il propose à sa clientèle uniquement des produits qui ont reçu l’approbation du gouvernement : “La FDA a étudié ces produits et a conclu à leur innocuité”.

Nature et Progrès, association défendant l’agriculture biologique, lance une campagne intitulée “OGM NON MERCI” contre les d’essais d’OGM en champ. La campagne consiste, entre autres, à sensibiliser les autorités communales pour qu’elles n’acceptent pas d’essais sur leur territoire.

Greenpeace a envoyé, le 25 janvier 2002, au personnel du bureau de l’Office flamand d’Agro-Marketing (VLAM) des paniers pique-nique garantis sans OGM. Greenpeace entend ainsi faire perdre de la crédibilité aux labels du VLAM en dévoilant que ceux-ci ne garantissent pas l’absence d’OGM pour les produits tels que la charcuterie et la viande.

L’Office Fédéral de la Santé Publique (OFSP) à Berne s’est vu recouvert d’affiches montrant trois singes chinois accompagnés de la mention “Office aveugle à l’alimentation transgénique (OFSP) : ne voit rien, n’entend rien, ne dit rien” ; Greenpeace entend ainsi stigmatiser l’inertie des autorités sanitaires. L’ONG exige en effet que l’office ne renouvelle pas l’autorisation de soja transgénique de Monsanto donnée il y a cinq ans et qui arrive à terme le 1er février 2002 : cette question sera tranchée ce trimestre.

Refusant l’invasion des OGM importés des Etats-Unis, d’importants groupes d’agriculteurs français et italiens en appellent à la résistance. S’associant pour la réforme la PAC (politique agricole commune), Coldiretti (en Italie) et la FNSEA (en France) ont choisi de promouvoir les productions de soja sur le continent européen. A la suite de l’affaire des farines animales et par crainte de dépendre massivement des protéines végétales américaines - d’autant plus que l’Amérique du Nord est seul exportateur depuis la récession en Argentine, ces deux groupes ont décidé de développer un “programme protéine” européen. Paoli Bedoni a alors
déclaré qu’il s’agit en fait de “défendre un idéal de société”.

Des militants de Greenpeace ont occupé les entrepôts de la “General Milling Corporation” et ainsi bloqué l’importation de cargaisons de soja génétiquement modifié (17 000 tonnes) en provenance des Etats-Unis. Ils ont aussi déployé une banderole “les USA doivent cesser le dumping des OGM en Asie” sur la coque du Qui Gon Jinn.Beau Baconguis, coordinatrice de la campagne “OGM” de Greenpeace-Asie du Sud, a déclaré que “l’Asie ne doit pas être obligée de nourrir ses enfants avec les produits alimentaires que rejette le reste du monde”. Les Philippines achètent chaque année environ 300 000 tonnes de soja et plus d’un million de tonnes de produits manufacturés à base de soja, et ce, majoritairement en provenance des Etats-Unis.

Le 6 février 2002, la cour de cassation a confirmé la condamnation de José Bové à trois mois de prison ferme, en raison des « dégradations d’un bien d’autrui en réunion et (de la) menace de dégradation dangereuse pour les personnes » au McDonald’s de Millau (Aveyron) le 12 août 1999. « L’état de nécessité » argué par José Bové et son avocate, Me Claire Waquet, ne correspond pas à la définition mentionnée dans l’article 122.7 du code pénal qui établit que cet état nécessite un danger actuel ou imminent, et non en cas de danger consommé. Sévèrement critiquée par les Verts, les Socialistes, mais également la Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles (FNSEA) - considérant qu’un syndicaliste en prison, ce n’est jamais bon - , cette condamnation est définitive
et immédiatement exécutoire. L’avocat de la Confédération Paysanne a annoncé un recours devant la Cour européenne des droits de l’homme.

Le 8 février 2002, le tribunal de grande instance de Valence a rendu son jugement à l’encontre de dix personnes poursuivies pour le fauchage d’un champ d’OGM de la société Biogemma, filiale du semencier Limagrain : 6 mois de prison ferme et 3000 euro d’amende pour Bernard Moser, secrétaire général de la Confédération paysanne ; 3 mois de prison ferme et 3000 euro d’amende pour Christian Brousse, porte-parole de la Confédération paysanne en Ardèche, 3 mois en prison et 1500 euro d’amende pour Eric Leblanc et Jean Beaufort, militants du collectif, et enfin, pour les autres inculpés, 3 à 6 mois de prison avec sursis et de 1500 à 2000 euro d’amende. Il leur est aussi demandé de verser immédiatement à Biogemma la moitié de 78156 euro pour les dommages occasionnés [1].