n°10 - juin 2000

EUROPE – Contamination des semences de colza

Par Eric MEUNIER

Publié le 31/05/2000

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Advanta (entreprise née de la fusion de l’anglo-suédois AstraZeneca Plc et

de la coopérative hollandaise Cosun), numéro 5 mondial des semences, a

vendu dans cinq pays européens des semences de colza (variété Hyola

401) contaminées, à hauteur d’environ 1%, par des semences

génétiquement modifiées. Les surfaces emblavées avec ces graines sont de

400 ha en Allemagne, 600 en France (Bretagne, Meuse et Haute Marne),

4500 en Grande Bretagne, 35 au Luxembourg et 500 en Suède. Les

gouvernements français et suédois ont décidé de faire arracher les champs

contaminés, alors qu’en Allemagne et en Grande Bretagne, les

gouvernements ont estimé que la contamination n’était pas assez

importante pour entreprendre une telle action. Cependant, certains

agriculteurs ont décidé de détruire leurs champs. Parmi eux, le Marquis de

Lansdowne (230 hectares) a aussi écrit une lettre ouverte au Times dans

laquelle il critique ouvertement l’attitude du Ministère de l’Agriculture

britannique, notamment le fait que ce ministère n’ait révélé que tardivement

la contamination.

Cet accident illustre le manque de contrôle sur la contamination des

semences importées, l’absence de réglementation à cet égard et

l’incapacité actuelle des industriels à garantir des semences non

contaminées. Cela pose aussi la question de la responsabilité des firmes en

cas de dommages environnementaux. Jean Glavany, ministre français de

l’agriculture, a déclaré que le principe du “pollueur payeur”serait appliqué

et Advanta semble prête à par ticiper à l’indemnisation des agriculteurs

touchés.

De façon plus globale, une telle contamination peut se retrouver sur

d’autres semences. Par exemple Greenpeace a déclaré que quelque 15 %

des cultures de maïs de l’Union européenne, soit près d’un million

d’hectares dont 300 000 pour la France, pourraient être contaminés par

des OGM. Jean Glavany, sur RTL, n’a pas démenti : « Ce que dit Greenpeace

est sûrement vrai à certains égards dans la mesure où personne ne peut

dire que la pollinisation – un phénomène naturel par essence – jointe aux

phénomènes météorologiques, comme le vent, n’entraîne pas une

pollinisation naturelle de certaines espèces. C’est vrai. Et donc il est

probable que nous ayons des impuretés dans le maïs français ». Cependant,

son constat s’arrête là et il n’envisage pas de détruire ledit maïs car, dit-il,

ce serait « toute l’économie agricole française qui serait en panne ».

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