n°66 - juillet / août 2005

Faucheurs volontaires : faire le procès des OGM

Par Christophe NOISETTE Chantal GASCUEL, Confédération paysanne, faucheuse volontaire

Publié le 31/07/2005

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Les OGM thérapeutiques et agricoles de plein champ posent toujours les mêmes questions : a-t-on évalué les bénéfices/risques environnementaux, sociétaux, économiques et à qui profitent-ils ? Bien d’autres solutions aux problèmes agricoles, médicaux et alimentaires existent et le tout biotechnologique n’est qu’une fuite en avant.
Depuis des années des scientifiques lanceurs d’alertes, des syndicats, des associations, des Régions, des partis politiques tirent la sonnette d’alarme, mais nos responsables ont choisi de les ignorer et les firmes tentent de passer en force.

Par nos réactions de désobéissance civique nous voulons prendre date et mettre les politiques, les firmes, les scientifiques, les agriculteurs devant leurs responsabilités. Les faucheurs prennent les leurs. Nous avons de beaux procès en perspective et quelques faucheurs volontaires accusés seront nos représentants puisque la justice ne veut pas entendre les 433 comparants volontaires qui se sont dénoncés. Nous voulons faire le procès des OGM.
Le droit des citoyens se construira devant les tribunaux puisque nos élus ne savent plus se déconnecter de la sphère du bisness. Il faudra sans doute du temps, nous verrons bien ce que l’histoire en retiendra…
J’ai la désagréable impression que se préparent sous nos yeux, comme pour l’amiante, le sang contaminé, les farines animales, les éthers de glycol,… un scandale et une catastrophe encore plus grands. Je le répète : prenons date et faisons tout notre possible pour l’empêcher !
Alors que la presse généraliste traite plus du comment des arrachages que du pourquoi, les informations font leur chemin, les réseaux fonctionnent bien et la demande de rencontres, de conférences, ne cesse d’augmenter.
Il est vrai que ce pourquoi est dérangeant puisque notre combat est un combat de choix démocratique de société. Notre demande porte sur l’organisation de conférences citoyennes parce que la formation et l’information du public sur les OGM sont indispensables avant de décider de leur bien-fondé. Les députés voudraient-ils alors à leur tour débattre ?
En ce qui concerne l’agriculture, le doute et la méfiance de la population ne sont pas une nouveauté et constituent à mes yeux une anomalie : comment en est-on arrivé à exercer un métier qui empoisonne la terre et les gens ? C’est tout un système de production et de pensée qu’il faut revoir dans l’intérêt de tous, et visiblement, c’est le tous qui dérange.

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