n°38 - janvier 2003

FRANCE – Les académiciens ouvrent la porte aux OGM

Par Christophe NOISETTE

Publié le 30/11/2002

Partager

Dans deux rapports publiés à quelques jours d’intervale, les Académies de Science, de Médecine et de Pharmacie viennent de se prononcer en faveur des plantes transgéniques : elles peuvent être introduites, de façon « raisonnée et prudente et au cas par cas », dans l’agriculture car l’utilisation des OGM à des fins alimentaires ou thérapeutiques ne présente aucun risque particulier. « En caricaturant, on pourrait dire qu’en mangeant des carottes ou des laitues, on ne court pas le risque d’introduire dans son génome des gènes de carotte ou de laitue et que ce n’est pas parce que l’on aurait introduit un gène de laitue dans le génome d’une carotte que l’on ferait apparaître ce risque », expliquent les académiciens. De son côté, le CRII-GEN dénonce l’avis de l’Académie de Médecine sur les OGM. Selon le CRII-GEN : 1 – les opinions économiques sur la nécessité du développement des OGM dépassent les compétences de cette Académie dont « l’attitude a le mérite de démontrer la dépendance inquiétante des institutions scientifiques aux puissances financières et aux intérêts privés des spéculateurs » ; 2 – les conséquences environnementales des OGM ne sont pas prises en compte, notamment dans leur dimension évolutive ; 3 – l’Aca- démie de Médecine ne se base sur aucune étude toxicologique approfondie avec des animaux de ferme ou de laboratoire, mais au contraire sur les arguments de ceux qui ont déjà autorisé des OGM en Europe ; 4 – les arguments sur l’absence de problèmes sanitaires à long terme chez les américains consommant des OGM sont « sans fondement car ces produits ne sont pas étiquetés aux Etats-Unis, et tout effet à long terme (sur l’immunité, la reproduction, ou le cancer) ne pourrait être identifié aujourd’hui, notamment à cause des pesticides ou de leurs produits de transformation contenus par les OGM ».

De son côté, l’association Attac a dénoncé d’une part, sur le rapport de l’académie des sciences, les liens entre certains rapporteurs et des industries agro-alimentaires et d’autre part, le cartactère non fondé de nombreux de leurs arguments, concluant que « les Académies font miroiter d’hypothétiques objectifs humanitaires, économiques et écologiques, qui peuvent dès maintenant être atteints par des méthodes moins risquées ».

Actualités
Faq
A lire également