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AFRIQUE du SUD – La concentration de l’industrie semencière a perdu une bataille

Par Christophe NOISETTE

Publié le 14/01/2011

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Début décembre 2010, la Commission sur la Concurrence a décidé de ne pas autoriser la fusion entre Pannar Seeds, la plus importante entreprise semencière d’Afrique du Sud, et Pioneer Hi-Bred, filiale du géant Dupont de Nemours. Une forte mobilisation avait été organisée depuis plus d’un mois pour dénoncer les dangers de cette fusion / acquisition.

En effet, les ONG, dont Biowatch, précisaient que si la fusion était autorisée, les agriculteurs seraient alors tributaires de deux entreprises étrangères pour l’achat de leur semence. Car la question de la concentration de l’industrie semencière dans ce pays n’est pas nouvelle : Monsanto a déjà acheté deux entreprises d’envergure nationale : Sensako et Carnia.

Pour Biowatch, Monsanto et Pioneer promeuvent les PGM, lesquelles sont responsables d’une augmentation importante du prix des semences et d’une raréfaction de l’offre en semences.

L’intérêt de racheter l’entreprise Pannar est évident : elle possède de nombreuses variétés « population » adaptées aux conditions locales, dont certaines sont utilisées dans l’agriculture biologique, et elle a également un important réseau de distribution. Les agriculteurs et les ONG craignent que le rachat par Pioneer n’entraîne une disparition de ces semences au profit des seules variétés transgéniques.

Biowatch demande non seulement que la Commission interdise la fusion mais aussi qu’elle enquête sur les structures locales de l’industrie des semences, les participations croisées et les accords de licence entre les acteurs majeurs existants dans cette industrie, et qu’une enquête soit également menée sur la position dominante de Monsanto dans ce pays.

Une dizaine de jours après cette décision de la Commission de la Concurrence, Pannar Seeds déposait un recours en appel.

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