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Greenpeace accusée de crime contre l’humanité

Par Christophe NOISETTE

Publié le 23/08/2016

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107 Prix Nobel signent un texte qui qualifie l’opposition de Greenpeace aux OGM de crime contre l’humanité. Une opération de com’ bien ficelée.

La démonstration simpliste consiste à rendre Greenpeace responsable de l’échec du riz doré, un riz génétiquement modifié pour synthétiser de la vitamine A. Or, la carence en vitamine A est une des causes de la cécité de millions d’enfants. Une mise au point s’impose.

Tout d’abord, renforcer la mono-diète de riz des populations pauvres et leur proposer des OGM mal évalués n’est pas une solution. La vitamine A est présente dans de nombreux légumes et fruits qui apporteront aussi d’autres vitamines ou nutriments. Ce riz « hight tech » n’est pas non plus en mesure de renforcer l’autonomie et la souveraineté alimentaire. La technique ne peut pas agir là où les politiques publiques sont absentes.

Ensuite, ce riz GM n’est pas au point malgré plus de 20 ans de recherche et des sommes considérables investies.

Enfin, accuser de crime contre l’humanité sur des bases aussi légères et des extrapolations s’appelle de la diffamation. Le véritable but des OGM « humanitaires » n’est-il pas d’être le cheval de Troie des OGM commerciaux en allégeant les réglementations nationales [1] ? La science repose sur des preuves, pas sur l’autorité, et être Prix Nobel de la paix ou d’économie ne donne pas de valeur particulière à une opinion…

Ce texte des prix Nobel montre sans doute surtout que Ingo Potrikus, biologiste suisse « père » du riz doré, a de la suite dans les idées : dès 2001, il déclarait en effet : “Si vous voulez planifier une destruction des essais pour empêcher le développement du riz doré à des fins humanitaires, vous serez accusé de contribuer à un crime contre l’Humanité (…) et vous aurez l’occasion de défendre vos actions illégales et immorales devant une Cour internationale«  [2].

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