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OGM – Un nouveau rapport de l’Isaaa, toujours aussi scandaleux

Par Christophe NOISETTE

Publié le 13/02/2014

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Sans surprise, le nouveau rapport de l’Isaaa présente la réalité des plantes transgéniques dans le monde de façon biaisée et partisane. Inf’OGM va proposer rapidement une analyse détaillée de ce rapport, outil de communication au service de l’industrie biotechnologie. En attendant, quelques éléments et chiffres flagrants.

L’Isaaa annonce 175 millions d’hectares de PGM en 2013, soit une augmentation de 3%, sans préciser que cette augmentation est la plus faible depuis 1996. La décélération de cette augmentation est sensible depuis plusieurs années : 10,5% entre 2009 et 2010 ; 8,1% entre 2010 et 2011 ; et 6,4% entre 2011 et 2012.

Certes, d’aucun diront que les PGM ont atteint un niveau de saturation, notamment le soja… mais si un enthousiasme était réellement là, d’autres pays entreraient dans la danse, d’autres plantes et d’autres modifications seraient autorisées et cultivées. Ce n’est pas le cas. Ainsi, par exemple le riz GM n’est toujours pas autorisé, la Chine n’entend pas se presser sur ce dossier. Les pommes de terre GM ont été autorisées mais leur marché n’a jamais décollé.

Les PGM ne sont cultivées sur 4% de la surface agricole mondiale et par 1,36% des agriculteurs, selon les chiffres de la FAO. Les surfaces ont diminuées dans trois pays : l’Australie (-0,1 Mha, passant de 0,7 à 0,6), le Canada (-0,8 Mha, passant de 11,6 à 10,8) et le Mexique (-0,1 Mha, passant de 0,2 à 0,1).

L’Isaaa annonce 27 pays qui cultivent des PGM dans le monde… L’Isaaa ne signale pas qu’ils étaient 28 en 2012 et 29 en 2011. Mais en réalité, quatre (États-Unis, Brésil, Argentine et Canada) représentent 83,2% des surfaces transgéniques mondiales. Et certains pays, comme la Slovaquie par exemple, sont classés parmi les pays qui cultivent moins de 0,1 millions d’hectares : incontestable, puisque la Slovaquie cultive à peine 100 hectares (soit un pourcentage anecdotique du maïs slovaque, qui représentait 212 300 hectares en 2013). Pour l’Isaaa, cette faible surface est « imputable aux pénibles procédures de déclaration de l’UE imposées aux agriculteurs ». Le lien logique entre les deux faits nous semble très ténu, pour ne pas dire inexistant. En effet, l’obligation de ces déclarations n’a pas freiné l’augmentation des surfaces les années précédentes (notamment au Portugal et en République tchèque). Il est donc peu concevable qu’elle soit la cause de la diminution constatée aujourd’hui. La déception commerciale de la pomme de terre Amflora qui, bien qu’autorisée en 2013, n’était pas cultivée, nous autorise à penser que cette explication n’est pas la bonne. Les PGM n’ont pas la cote dans l’Union européenne, comme l’a encore montré le vote du Conseil de l’UE par rapport à la demande d’autoriser à la culture le maïs TC1507 : 19 pays (sur 28) contre l’autorisation et seulement cinq pays en faveur de cette autorisation.

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